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« Une action dont on rougit mesme dans les solitudes les plus secrètes » : enquête sur les violences sexuelles conjugales (Paris, XVIIe-XVIIIe siècle)

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2021. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Le crime de viol conjugal, très récemment incriminé par le droit français, n’existe pas sous l’Ancien Régime. La sexualité conjugale est définie par le droit canon et séculier comme un sacrement dont la validité repose sur le principe de l’échange d’un consentement libre. La consommation nuptiale vient confirmer ce consentement initial et ratifie le mariage mais elle impose également aux époux le devoir conjugal. Ainsi, le consentement sexuel inaugural prévaut pour l’ensemble de la vie maritale, empêchant en théorie toute évocation de viol conjugal. L’absence d’incrimination spécifique des violences sexuelles entre époux n’empêche pourtant pas leur poursuite judiciaire par des voies détournées. Par la mobilisation d’un corpus d’affaires matrimoniales variées entre 1600 et 1750 (requêtes de séparation d’habitation, de nullité de mariage pour impuissance sexuelle ou de mariage forcé), cette enquête permet d’accéder à de rares témoignages et expériences féminines de ces violences, de mieux comprendre ce qui était considéré comme violent dans la sexualité conjugale et de réfléchir à ce que ces comportements et leur répression disent de l’ordre de genre patriarcal.Abrégé : The crime of marital rape, which has only very recently been made a criminal offence in French penal law, did not exist under the ancien régime. Sex within marriage was defined both by canon and secular law as a sacrament, whose validity was based on the principle of mutual consent, given freely. Consummation of a marriage was seen as confirming this initial consent and ratifying the marriage, but it also imposed on both spouses their conjugal duty. Consequently, the initial grant of consent was deemed to cover the entire life of the marriage, thus eliminating the possibility of marital rape. The absence of a specific crime of sexual violence between husband and wife did not however rule out the possibility of recourse to law by roundabout means. This article, based on a corpus of matrimonial cases brought between 1600 and 1750 (requests for separate residence, or for annulling a marriage on grounds of of impotence or forced marriage) examines the rare testimony and experience of the women victims of such violence, the better to understand what could be defined as violence within marital sexual behaviour, and to reflect on what such behaviour and its repression reveals about the patriarchal gender order of the time.
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Le crime de viol conjugal, très récemment incriminé par le droit français, n’existe pas sous l’Ancien Régime. La sexualité conjugale est définie par le droit canon et séculier comme un sacrement dont la validité repose sur le principe de l’échange d’un consentement libre. La consommation nuptiale vient confirmer ce consentement initial et ratifie le mariage mais elle impose également aux époux le devoir conjugal. Ainsi, le consentement sexuel inaugural prévaut pour l’ensemble de la vie maritale, empêchant en théorie toute évocation de viol conjugal. L’absence d’incrimination spécifique des violences sexuelles entre époux n’empêche pourtant pas leur poursuite judiciaire par des voies détournées. Par la mobilisation d’un corpus d’affaires matrimoniales variées entre 1600 et 1750 (requêtes de séparation d’habitation, de nullité de mariage pour impuissance sexuelle ou de mariage forcé), cette enquête permet d’accéder à de rares témoignages et expériences féminines de ces violences, de mieux comprendre ce qui était considéré comme violent dans la sexualité conjugale et de réfléchir à ce que ces comportements et leur répression disent de l’ordre de genre patriarcal.

The crime of marital rape, which has only very recently been made a criminal offence in French penal law, did not exist under the ancien régime. Sex within marriage was defined both by canon and secular law as a sacrament, whose validity was based on the principle of mutual consent, given freely. Consummation of a marriage was seen as confirming this initial consent and ratifying the marriage, but it also imposed on both spouses their conjugal duty. Consequently, the initial grant of consent was deemed to cover the entire life of the marriage, thus eliminating the possibility of marital rape. The absence of a specific crime of sexual violence between husband and wife did not however rule out the possibility of recourse to law by roundabout means. This article, based on a corpus of matrimonial cases brought between 1600 and 1750 (requests for separate residence, or for annulling a marriage on grounds of of impotence or forced marriage) examines the rare testimony and experience of the women victims of such violence, the better to understand what could be defined as violence within marital sexual behaviour, and to reflect on what such behaviour and its repression reveals about the patriarchal gender order of the time.

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