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RésuméMesurer la fonction inconsciente de la magie suppose d’en fixer le statut métapsychologique, comme expression d’une souveraineté en acte, exercée depuis le principe de plaisir sur la réalité. Cela permet de dégager le statut de l’objet magique et la fonction magique de l’objet, clinique des puissances de l’acte et des pouvoirs de l’objet qui, partant de l’agir obsessionnel et du culte fétichiste, culmine dans la psychose. Du commis délirant retrouvant les pistes de la mythologie de Honegger, disciple de Jung, à la « machine à influencer » de Tausk, se dégage ce lien entre magie et psychose auquel Artaud a donné ses titres de noblesse, par son art des sortilèges comme riposte à l’intrusion de l’Autre. Enfin le nexus entre magie et schizophrénie (Roheim) suggère l’entrée psychotique de l’anthropologie psychanalytique de Totem et tabou. Cela permet enfin de situer la « magie lente » de l’acte analytique, qui renonce à la magie de la suggestion hypnotique pour confronter le sujet au réel de son désir. Soit donc l’analyse à l’épreuve, via l’acte, des représentations, de choses et de mots.

Measuring the unconscious functions of magic presupposes fixing it with a metapsy-chological status, as the expression of a power at work, emanating from the pleasure principle into reality. This allows the separation of the status of the magic objectification and the magical function of the object, which, developing from obsessional act and fetishistic cult, culminates in psychosis. From the delirious actions which take us to the roots of the mythology of Honegger, follower of Jung and Tausk’s « influence machine », we find the link between magic and psychosis which Artaud made his own, by his art of spells as rejoinder to the intrusion of the Other.Indeed, the nexus between magic and schizophrenia (Roheim) suggests the introduction of the psychotic into the psychoanalytical anthropology of Totem and Taboo. It situates ultimately the position of « slow magic » in the analytical act, which gives up magic to the hypnotic suggestion in order to confront the subject with the reality of his or her desire. Analysis then is put to the test, through the act, representations, things and words.