Une lecture psychanalytique des thèses de l’accélération du temps à l’ère capitaliste
Type de matériel :
6
Dans ses travaux, Hartmut Rosa propose de réfléchir au « sentiment d’accélération du temps » caractéristique selon lui de notre modernité. Il associe l’émergence et la récurrence de ce sentiment aux transformations sociales, politiques, économiques et technologiques de notre temps marqué par l’expansion du capitalisme comme système économique, comme idéologie et comme matérialité. L’angle d’approche est d’abord phénoménologique, mais se constitue comme une analyse critique de notre modernité. Notre propos ici ne vise pas à discuter directement les thèses énoncées, mais plutôt à nous demander ce que la psychanalyse pourrait saisir de ce questionnement. Pouvons-nous considérer que le capitalisme, comme matérialité et comme discours, est susceptible d’influencer notre rapport au temps ? Quelles sont les questions que posent le « sentiment d’accélération du temps » à la psychanalyse ? La psychanalyse peut-elle contribuer, et si oui comment, aux réflexions actuelles sur le temps – entendu ici d’abord comme un éprouvé, un affect ? Et enfin, y a t-il un enseignement à tirer de ces réflexions pour nous orienter dans la clinique ?
In his work, Hartmut Rosa suggests reflecting on the “feeling of the acceleration of time” which he considers characteristic of our modernity. He associates the emergence and recurrence of this sentiment with the social, political, economic and technological transformations of our time influenced by the expansion of capitalism as an economic system, as an ideology and as a materiality. The approach angle is initially phenomenological, but is built like a critical analysis of our modernity. Our purpose here does not aim to directly discuss the stated theses, but rather to ask ourselves what psychoanalysis could grasp from this questioning. Can we consider capitalism, as materiality and as discourse, capable of influencing our relation to time? What questions does the “feeling of acceleration of time” ask to psychoanalysis? Can psychoanalysis contribute, and if so how, to current reflections on time – considered here first as an experience, an affect? And finally, is there any lesson to be drawn from these reflections to guide the clinic?
Réseaux sociaux