Une lecture de Rainer Maria Rilke
Type de matériel :
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RésuméLa voyance, au cœur de la parole de la poésie et de la cure, est faite de regard et d’hallucination ; elle est vacillation, non seulement certitude. Avec l’Ouvert, Rilke nous rappelle qu’elle n’est pas seulement présentification d’objets et de relations, mais d’espaces. L’expérience dont il témoigne en poésie est une expérience première/limite, proche de celles qui donnent encore sa spécificité au travail psychanalytique au-delà de toute thérapie. Mais en poésie comme dans la cure, suffit-il, comme il l’écrit aussi, de nommer les choses du quotidien pour faire face à la terreur, de louer à l’Ange le monde et non pas l’indicible ? C’est là un retournement paradoxal du poète : ailleurs, il remarquait au contraire que notre regard ne faisait face qu’au monde, ce périssable où Narcisse se dilue et se perd dans son reflet au lieu de se contenir dans le vent de l’Ouvert et que nous tournions le dos à cet Espace inconnu, celui de l’Ange, mais qui, de tous ses yeux, voit la bête, elle que nous guettons et observons pour cela à quoi nous n’avons pas accès.
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