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Le cinéma israélien, entre courage et alibi ?

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2021. Ressources en ligne : Abrégé : Depuis les années 2000, Israël exporte avec succès un nouveau cinéma, donnant place au destin de groupes jusque-là peu ou pas représentés sur l’écran : femmes, juifs mizrahim (orientaux), minorité palestinienne d’Israël. Ce cinéma plus critique n’est-il pas aussi utilisé comme « soft diplomacy » par un État particulièrement soucieux de son image ? Fondée principalement sur une analyse des critiques de films en France, États-Unis, Grande-Bretagne et Israël, cet article propose une réponse nuancée. La pratique du financement et la production de ces films n’obéit pas à un souci politique. Bien reçus à l’étranger, et très minoritaires, les films critiques de l’armée et de l’occupation suscitent l’ire des représentants de l’État israélien, qui, sous Netanyahou, sont allés jusqu’à l’appel à l’autocensure. Au-delà de toute intention politique, les films font l’objet de réinterprétations et de malentendus qui peuvent provoquer des effets imprévisibles, par exemple sur la compréhension du statut des femmes, juives ou arabes, en Israël. Chaque pays met l’accent sur des aspects différents : l’Angleterre est la plus critique et la plus politique, les critiques français écrivent dans le contexte de leur culture cinéphilique, les Américains sont les plus prudents à l’instar de leurs journalistes. À l’exception de certains cinéastes palestiniens d’Israël, les créateurs ne s’exilent pas ou très peu, et continuent de porter un discours critique, par ailleurs rare dans les médias israéliens.Abrégé : Since the 2000s, Israel has successfully exported a new cinema, showing groups hitherto little or not represented on the big screen: women, Mizrahi Jews, the Palestinian minority in Israel. Can this more critical cinema also be used as a “soft power” by an Israeli State particularly concerned about its image? Mainly based on an analysis of the discourse of reviewers in France, the United States, Britain and Israel, this article offers a multifaceted answer. The practice of financing and production is not based on any strategy of “soft power”. The small minority of films directly critical of the military and the occupation, well received outside, have angered some Israeli politicians, with calls for self-censorship during Netanyahu’s terms of office. Beyond any political intention, the films are subject to reinterpretations and misunderstandings that can have unpredictable effects, for example on the understanding of the status of women, Jewish or Arab. Each country proposes a different emphasis: more critical and political in the U.K., more cinephilic in France, more “balanced” and cautious (like their journalists) in the USA. Only a small minority of directors, mainly Palestinian Israeli citizens, have chosen exile, while Israeli cinema continues to propose a critical, discourse on their society, which is rare in the mainstream media.
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Depuis les années 2000, Israël exporte avec succès un nouveau cinéma, donnant place au destin de groupes jusque-là peu ou pas représentés sur l’écran : femmes, juifs mizrahim (orientaux), minorité palestinienne d’Israël. Ce cinéma plus critique n’est-il pas aussi utilisé comme « soft diplomacy » par un État particulièrement soucieux de son image ? Fondée principalement sur une analyse des critiques de films en France, États-Unis, Grande-Bretagne et Israël, cet article propose une réponse nuancée. La pratique du financement et la production de ces films n’obéit pas à un souci politique. Bien reçus à l’étranger, et très minoritaires, les films critiques de l’armée et de l’occupation suscitent l’ire des représentants de l’État israélien, qui, sous Netanyahou, sont allés jusqu’à l’appel à l’autocensure. Au-delà de toute intention politique, les films font l’objet de réinterprétations et de malentendus qui peuvent provoquer des effets imprévisibles, par exemple sur la compréhension du statut des femmes, juives ou arabes, en Israël. Chaque pays met l’accent sur des aspects différents : l’Angleterre est la plus critique et la plus politique, les critiques français écrivent dans le contexte de leur culture cinéphilique, les Américains sont les plus prudents à l’instar de leurs journalistes. À l’exception de certains cinéastes palestiniens d’Israël, les créateurs ne s’exilent pas ou très peu, et continuent de porter un discours critique, par ailleurs rare dans les médias israéliens.

Since the 2000s, Israel has successfully exported a new cinema, showing groups hitherto little or not represented on the big screen: women, Mizrahi Jews, the Palestinian minority in Israel. Can this more critical cinema also be used as a “soft power” by an Israeli State particularly concerned about its image? Mainly based on an analysis of the discourse of reviewers in France, the United States, Britain and Israel, this article offers a multifaceted answer. The practice of financing and production is not based on any strategy of “soft power”. The small minority of films directly critical of the military and the occupation, well received outside, have angered some Israeli politicians, with calls for self-censorship during Netanyahu’s terms of office. Beyond any political intention, the films are subject to reinterpretations and misunderstandings that can have unpredictable effects, for example on the understanding of the status of women, Jewish or Arab. Each country proposes a different emphasis: more critical and political in the U.K., more cinephilic in France, more “balanced” and cautious (like their journalists) in the USA. Only a small minority of directors, mainly Palestinian Israeli citizens, have chosen exile, while Israeli cinema continues to propose a critical, discourse on their society, which is rare in the mainstream media.

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