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Les évènements qui se succèdent en Syrie depuis 2011 ont été trop souvent décrits comme étant simplement une « guerre de communautés religieuses ». Dans ce contexte, cet article s’intéresse à l’expérience révolutionnaire vécue par des Syriens engagés dans le mouvement révolutionnaire pacifique ainsi que dans les comités de coordination locaux. En adoptant une approche ethnographique du communautarisme, de l’action révolutionnaire et de la guerre, cet article montre comment les jeunes révolutionnaires renégocient leurs origines familiales et l’histoire des communautés religieuses face aux entreprises et discours communautaristes du régime. Les caractéristiques anti-communautaristes de l’action révolutionnaire menée par le mouvement pacifique non seulement contredisent le récit du régime mais offrent aussi une porte d’entrée pour observer la subjectivité et l’idéologie révolutionnaire, lesquelles sont l’expression de transformations sociales ayant lieu en Syrie dans un contexte de guerre dévastatrice et de destruction.

Events unfolding in Syria since 2011 have all too often been depicted too simply as a “sectarian war”. Against the backdrop of such accounts, this article investigates the lived revolutionary experience of Syrians active in the peaceful revolutionary movement and the local coordination committees. A more nuanced ethnographic approach to sectarianism, revolutionary action and war reveals how young revolutionaries re-negotiate family background and sectarian histories in the face of the regime’s sectarian enterprises and narratives. Antisectarian features of revolutionary action on the part of the peaceful movement not only counteract the narratives of the regime. It also offers a window into revolutionary subjectivity and ideology in Syria’s peaceful movement as part of broader social changes occurring in Syria in the context of devastating war and destruction.