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L’objectif de cet article est de mettre l’accent sur la difficulté de dissocier la sexualité de la reproduction dans le psychisme des personnes qui veulent accéder à la parentalité mais doivent recourir à des méthodes de reproduction (assistée médicalement ou non) dissociées des rapports sexuels. En s’appuyant sur des extraits d’entretiens réalisés avec des parents homosexuels dans le cadre de deux recherches cliniques, l’auteure propose une analyse des réaménagements psychiques auxquels sont amenées les personnes concernées sous l’impact des paradoxes et des conflits internes induits par les nouvelles méthodes de procréation. Plus particulièrement sont explorés les fantasmes de la scène originaire qui imprègnent les récits des sujets et bouleversent les tentatives de contrôle de la fécondation. La prise en compte de cette conflictualité psychique de la part des cliniciens peut contribuer à un accompagnement bienveillant des personnes concernées.

The objective here is to emphasise how difficult it is to separate sexuality from reproduction in the psyche of persons seeking to become parents but who have to resort to methods of reproduction (whether medically assisted or not) that are not based on sexual intercourse. Looking at excerpts from interviews conducted with homosexual parents during two clinical research studies, an analysis is made of the mental readjustments the people concerned are led to make due to the impact exerted by the internal conflicts and paradoxes involved in these new methods of procreation. More specifically, the article explores the fantasies of the primal scene that impregnate the subjects’ narratives and disrupt attempts to control fertilisation. Proper acknowledgement by clinicians of this psychological conflict may contribute to a benevolent accompaniment of the persons concerned.