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Un distant miroir

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2013. Ressources en ligne : Abrégé : La malnutrition dans les classes populaires et l’écart de leurs pratiques à la norme physiologique résultent, selon les promoteurs de « l’alimentation rationnelle » au début du XXe siècle, d’une mauvaise gestion budgétaire. L’alimentation quotidienne s’offre alors comme activité à travers laquelle inculquer les principes qui sous-tendent le fonctionnement d’une économie de marché et qui identifient le type d’individu qu’elle requiert : le consommateur capable de faire des choix rationnels et qui possède l’esprit d’économie, connaît les règles d’épargne, prend en compte le temps, utilise les dispositifs de prévoyance. Trois raisons expliquent l’échec de la campagne : la distance sociale qui sépare les experts des milieux qu’ils souhaitent réformer, et qui se traduit en une ignorance des préoccupations de ces catégories sociales ; la méfiance qui caractérise l’attitude des classes populaires face à une science d’en-haut dont elles perçoivent les injonctions comme teintées de mépris ; et finalement des recommandations pour se libérer des comportements jugés à risque qui achoppent sur des conditions économiques antinomiques, trébuchent sur une culture rebelle et se heurtent à des goûts récalcitrants. Cependant, le « catéchisme de l’alimentation raisonnée » resurgit régulièrement en temps de crise. L’alimentation se prête particulièrement bien à fixer le blâme sur les classes sociales dont les pratiques ne correspondent pas aux normes dominantes. En rendant l’individu responsable de son sort lamentable, l’effort réformateur permet de faire l’économie d’une réflexion sur les inégalités sociales.Abrégé : A distant mirrorFor the promoters of “rational nutrition” at the beginning of the 20th century, malnutrition among the members of lower class and the deviation from nutritional norms was the outcome of bad household economics. Eating habits thus became an object of reform through which it was possible to inculcate the principles that supported a market economy and defined the type of individual it required: the consumer, capable of making rational choices, who is thrifty and knows how to save money, takes time into account, and plans his future welfare. Three reasons explain the campaign’s failure: the social distance between reformers and the groups whose practices they wished to modify – a distance that translated into an ignorance of the actual preoccupations among the targets of the educational efforts; the defiance that a “science from above” inspired among the lower classes who perceived recommendations as condescending; and finally economic conditions that impeded, and a restive culture that resisted, the implementation of advice aiming at changing risk-prone behavior. However, the “catechism of rational nutrition” regularly resurfaces during economic crises because eating practices are easily called upon to lay blame on social groups that do not conform to dominant norms. In making the individual responsible for his own dismal fate, the reform effort shifts attention away from social inequalities.Abrégé : Un espejo distanteLa desnutrición en las clases populares y la brecha de sus practicas, a la norma psicológica, resultan, según los promotores de “la alimentación racional” a principios del siglo XX, de una mala gestión presupuestaria. La alimentación cotidiana se ofrece entonces como actividad a través de la cual, inculcar los principios que sirven de base al funcionamiento de una economía de mercado y que identifican el tipo de individuo que esta requiere: el consumidor capaz de escoger racionalmente y que posee el espíritu de economía, conoce las reglas de ahorro, toma en cuenta el tiempo, utiliza los dispositivos de previsión. Tres razones explican el fracaso de la campana: la distancia social que separa expertos de medios que ellos desearían reformar, y que se traducen en una ignorancia de las preocupaciones de esas categorías sociales; la desconfianza que caracteriza la actitud de las clases populares de cara a una ciencia de arriba donde ellas perciben las conminaciones como matizadas de desprecio; y finalmente recomendaciones para liberarse de comportamientos juzgados a riesgo de trabas sobre condiciones económicas antinomicas, tropiezan sobre una cultura rebelde y se golpean a gustos recalcitrantes. Por otra parte, el “catecismo de la alimentación racionada” resurge regularmente en tiempo de crisis. La alimentación de presta particularmente a fijar la culpa sobre la clases sociales donde las practicas no corresponden a las normas dominantes. Volviendo al individuo responsable de su destino lamentable, el esfuerzo reformador permite evitar una reflexión sobre la desigualdades sociales.Abrégé : Ein ferner SpiegelDie Mangelernährung der Unterschichten und ihre Abweichung von den physiologischen Normen resultierte nach Ansicht der Verfechter der „vernünftigen Ernährung“ zu Beginn des zwanzigsten Jahrhunderts, auf einem fehlerhaften Umgang mit begrenzten Budgets. Die alltägliche Ernährung geriet so zu einer Frage, die es erlaubte, Prinzipien zu vermitteln, die der Marktwirtschaft zugrundeliegen und die sich auf das zu ihr gehörige Individuum bezogen, d.h. auf einen Verbraucher, der rational handelt, wirtschaftlich denkt, weiß, wie man spart und vorausschauend ist. Der Misserfolg der Kampagne ist auf dreierlei Gründe zurückzuführen: die soziale Distanz, welche die Experten von den Milieus trennt, die sie reformieren möchten; das Misstrauen der Unterschichten gegenüber einer von oben angeleiteten Wissenschaft, die sie als herablassend betrachten; sowie schließlich die Empfehlungen zur Aufgabe risikobehafteter Verhaltensweisen, die an widrigen wirtschaftlichen Umständen und einer widerständigen Kultur und Vorlieben scheiterten. Trotz allem feiert der „Katechismus der vernünftigen Ernährung“ regelmäßig fröhliche Urstände in Krisenzeiten. Die Ernährung eignet sich besonders gut dazu, die Schuld jenen sozialen Schichten zuzuschreiben, die den sozialen Normen nicht entsprechen. Indem der Einzelne für sein Los verantwortlich gemacht wird, ersparen sich die Reformer grundlegende Überlegungen zur sozialen Ungleichheit.
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La malnutrition dans les classes populaires et l’écart de leurs pratiques à la norme physiologique résultent, selon les promoteurs de « l’alimentation rationnelle » au début du XXe siècle, d’une mauvaise gestion budgétaire. L’alimentation quotidienne s’offre alors comme activité à travers laquelle inculquer les principes qui sous-tendent le fonctionnement d’une économie de marché et qui identifient le type d’individu qu’elle requiert : le consommateur capable de faire des choix rationnels et qui possède l’esprit d’économie, connaît les règles d’épargne, prend en compte le temps, utilise les dispositifs de prévoyance. Trois raisons expliquent l’échec de la campagne : la distance sociale qui sépare les experts des milieux qu’ils souhaitent réformer, et qui se traduit en une ignorance des préoccupations de ces catégories sociales ; la méfiance qui caractérise l’attitude des classes populaires face à une science d’en-haut dont elles perçoivent les injonctions comme teintées de mépris ; et finalement des recommandations pour se libérer des comportements jugés à risque qui achoppent sur des conditions économiques antinomiques, trébuchent sur une culture rebelle et se heurtent à des goûts récalcitrants. Cependant, le « catéchisme de l’alimentation raisonnée » resurgit régulièrement en temps de crise. L’alimentation se prête particulièrement bien à fixer le blâme sur les classes sociales dont les pratiques ne correspondent pas aux normes dominantes. En rendant l’individu responsable de son sort lamentable, l’effort réformateur permet de faire l’économie d’une réflexion sur les inégalités sociales.

A distant mirrorFor the promoters of “rational nutrition” at the beginning of the 20th century, malnutrition among the members of lower class and the deviation from nutritional norms was the outcome of bad household economics. Eating habits thus became an object of reform through which it was possible to inculcate the principles that supported a market economy and defined the type of individual it required: the consumer, capable of making rational choices, who is thrifty and knows how to save money, takes time into account, and plans his future welfare. Three reasons explain the campaign’s failure: the social distance between reformers and the groups whose practices they wished to modify – a distance that translated into an ignorance of the actual preoccupations among the targets of the educational efforts; the defiance that a “science from above” inspired among the lower classes who perceived recommendations as condescending; and finally economic conditions that impeded, and a restive culture that resisted, the implementation of advice aiming at changing risk-prone behavior. However, the “catechism of rational nutrition” regularly resurfaces during economic crises because eating practices are easily called upon to lay blame on social groups that do not conform to dominant norms. In making the individual responsible for his own dismal fate, the reform effort shifts attention away from social inequalities.

Un espejo distanteLa desnutrición en las clases populares y la brecha de sus practicas, a la norma psicológica, resultan, según los promotores de “la alimentación racional” a principios del siglo XX, de una mala gestión presupuestaria. La alimentación cotidiana se ofrece entonces como actividad a través de la cual, inculcar los principios que sirven de base al funcionamiento de una economía de mercado y que identifican el tipo de individuo que esta requiere: el consumidor capaz de escoger racionalmente y que posee el espíritu de economía, conoce las reglas de ahorro, toma en cuenta el tiempo, utiliza los dispositivos de previsión. Tres razones explican el fracaso de la campana: la distancia social que separa expertos de medios que ellos desearían reformar, y que se traducen en una ignorancia de las preocupaciones de esas categorías sociales; la desconfianza que caracteriza la actitud de las clases populares de cara a una ciencia de arriba donde ellas perciben las conminaciones como matizadas de desprecio; y finalmente recomendaciones para liberarse de comportamientos juzgados a riesgo de trabas sobre condiciones económicas antinomicas, tropiezan sobre una cultura rebelde y se golpean a gustos recalcitrantes. Por otra parte, el “catecismo de la alimentación racionada” resurge regularmente en tiempo de crisis. La alimentación de presta particularmente a fijar la culpa sobre la clases sociales donde las practicas no corresponden a las normas dominantes. Volviendo al individuo responsable de su destino lamentable, el esfuerzo reformador permite evitar una reflexión sobre la desigualdades sociales.

Ein ferner SpiegelDie Mangelernährung der Unterschichten und ihre Abweichung von den physiologischen Normen resultierte nach Ansicht der Verfechter der „vernünftigen Ernährung“ zu Beginn des zwanzigsten Jahrhunderts, auf einem fehlerhaften Umgang mit begrenzten Budgets. Die alltägliche Ernährung geriet so zu einer Frage, die es erlaubte, Prinzipien zu vermitteln, die der Marktwirtschaft zugrundeliegen und die sich auf das zu ihr gehörige Individuum bezogen, d.h. auf einen Verbraucher, der rational handelt, wirtschaftlich denkt, weiß, wie man spart und vorausschauend ist. Der Misserfolg der Kampagne ist auf dreierlei Gründe zurückzuführen: die soziale Distanz, welche die Experten von den Milieus trennt, die sie reformieren möchten; das Misstrauen der Unterschichten gegenüber einer von oben angeleiteten Wissenschaft, die sie als herablassend betrachten; sowie schließlich die Empfehlungen zur Aufgabe risikobehafteter Verhaltensweisen, die an widrigen wirtschaftlichen Umständen und einer widerständigen Kultur und Vorlieben scheiterten. Trotz allem feiert der „Katechismus der vernünftigen Ernährung“ regelmäßig fröhliche Urstände in Krisenzeiten. Die Ernährung eignet sich besonders gut dazu, die Schuld jenen sozialen Schichten zuzuschreiben, die den sozialen Normen nicht entsprechen. Indem der Einzelne für sein Los verantwortlich gemacht wird, ersparen sich die Reformer grundlegende Überlegungen zur sozialen Ungleichheit.

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