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RésuméAu XIXesiècle, les « violences conjugales » n'existent pas, sauf à transposer sans plus de procès la catégorie constituée dans les années 1970. Pour autant, affirmer, comme y incline l'emprise de certaines lectures féministes, l'éternelle cécité de la justice à l'égard de ces exactions relève de l'illusion rétrospective. C'est méconnaître l'important travail de reconnaissance et de traitement de ces violences par la justice pénale du XIXe siècle. Par la lecture informée des archives judiciaires et par l'analyse des débats doctrinaux, des politiques d'État et des décisions de jurisprudence, cet article se propose de montrer les ajustements pratiques auxquels les magistrats ont procédé pour rendre visibles, pensables et condamnables les violences conjugales au XIXe siècle.

In 19th Century France, domestic violence does not exist, except for transposing without more trial the category established in the 1970's. However, assert the eternal blindness of the justice towards these exactions, as the influence of certain feminist readings is inclined to it, is a retrospective illusion. It is especially to underestimate the important work of recognition and processing of the violence by the Criminal justice of the 19th century. Studying the judicial archives, and analysing the doctrinal debates, the policies of State and the decisions of jurisprudence, the article shows the practical adjustments in which the magistrates proceeded to make visible, thinkable and reprehensible domestic violence in 19th Century.