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L'intelligence artificielle est dans tous les discours, mais elle est souvent mal définie. Il sera ici question de revenir aux fondements de son fonctionnement : le formalisme mathématique et statistique. Celui-ci, performant dans des environnements fermés quantifiables, est bien moins adapté à des environnements ouverts comme la justice. L'exploitation de la jurisprudence avec ces moyens ne permet pas, en effet, de valoriser fidèlement la mémoire de la justice, les jugements traités ne contenant pas nécessairement tous les éléments causatifs d'une décision. Cette critique ne doit pas occulter une autre réalité, transversale à notre société : un projet qui s'esquisse, de gouvernance par la donnée, et qui est susceptible de remettre en cause les fondements même de nos démocraties, dont l'État de droit.

Artificial Intelligence is currently a major topic of discussion, but it is often poorly defined. Here we will seek to go back to the foundations of how it works: mathematical and statistical formalism. That kind of formalism, which performs well in quantifiable, closed environments, is far less suited to open environments such as the justice system. The exploitation of jurisprudence with these means does not allow legal briefs to be faithfully taken into consideration, as processed rulings do not necessarily contain all the causative elements of a decision. This criticism must also not obscure another reality, which cuts across the whole of our society: a project is taking shape now to bring about government by data, which is likely to pose a challenge to the very foundations of our democracies, including the rule of law.