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Sylvain, le frère de la narratrice, ouvrier agricole, est hospitalisé pour une leucémie. Il a été empoisonné en « traitant » les champs de son patron. La Malchimie de Gisèle Bienne ouvre la porte des chambres où souffrent les malades des pesticides, enquête sur les produits utilisés et sur l'histoire de ces firmes. Face à la « malchimie » mortifère, cependant, l'alchimie de l'artiste donne vie aux êtres, à son frère aimé, à leur enfance dans les champs et les prés « avant les pesticides ». Le récit rend présentes la souffrance de Sylvain, semblable à celle des grands blessés de guerre, et l'angoisse de sa sœur. Le lecteur, devant un bidon de glyphosate, en percevra les effets sur des corps vulnérables. La Malchimie résiste par sa force poétique à l'emprise du malheur - pour Sylvain et pour les « âmes errantes » victimes de cette insidieuse violence.

Sylvain, the narrator's brother, an agricultural worker, is hospitalized for leukaemia. He was poisoned by "treating" his boss' fields. Gisèle Bienne's book « La Malchimie » opens the door to the rooms where pesticide patients suffer, investigating the products used and the history of these firms. Faced with the deadly "malchemistry", however, the artist's alchemy gives life to beings, to his beloved brother, to their childhood in the fields and meadows "before pesticides". The story shows Sylvain's suffering, similar to that of the seriously wounded in the war, and his sister's anguish. The reader, in front of a glyphosate canister, will perceive the effects on vulnerable bodies. Illchemicals resists the grip of misfortune with its poetic force - for Sylvain and for the "wandering souls" victims of this insidious violence.