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Cette étude porte sur deux territoires aluminiers désindustrialisés : la commune de l’Argentière-la-Bessée située dans les Hautes-Alpes, et celle de Livet-et-Gavet située en Isère. Aprés des décennies de présence sur leurs sols, Pechiney ferme les sites de l’Argentière et de Rioupéroux au cours des années 1980-1990. Le départ de l’industriel affecte profondément les organisations sociales locales vouées depuis des décennies à la production aluminière. Face à la nécessité de se reconvertir et de se reconstruire, la question du rapport au passé industriel émerge.Les deux exemples abordés dans cette étude permettent d’analyser les processus, les acteurs et les enjeux mémoriaux et patrimoniaux que connaissent les deux communes alpines. À L’Argentière-la-Bessée, la mémoire ouvrière de l’aluminium conduit à de nombreuses actions de mise en valeur et de conservation participant à la reconversion du territoire et à la reconfiguration de l’identité locale. À Livet-et-Gavet, cette mémoire ouvrière est, dans un premier temps, invisibilisé par une approche techniciste et une mise en patrimoine de l’histoire des activités productives à l’échelle valléenne. Elle connaît aujourd’hui un renouveau par le biais de récentes démarches ancrées au sein du territoire communal.

This study focuses on two deindustrialised former aluminium-producing areas of south-eastern France: the towns of l’Argentière-la-Bessée in the Hautes-Alpes department and Livet-et-Gavet in the Isère department. Pechiney closed its smelters in these towns in the 1980s and 1990s, after decades of operations. The firm’s departure had a profound impact on the local communities, which had been organised around aluminium production for decades. As these communities face the necessary task of adapting and rebuilding, the issue of their relationship with their industrial past is raised.The two examples considered in this study provide a basis for analysing the challenges faced by these two Alpine towns as they seek to preserve their industrial legacy, and the processes and players involved. In L’Argentière-la-Bessée, workers’ memories of aluminium smelting are providing the basis for a number of preservation and promotion actions that are contributing to the process of redeveloping the region and building a new community identity. In Livet-et-Gavet, these personal memories were initially obscured by a technically focused approach and actions to promote the history of manufacturing activities at a scale of the valley as a whole. They are now being brought back to the forefront, however, thanks to some recent locally based initiatives.