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Interpréter et transformer ? La « question des femmes » et la « question sexuelle » dans les sciences sociales soviétiques

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2015. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : En Russie, après 1917, « la question des femmes » et la « la question sexuelle » ont fait l’objet de politiques publiques qui se voulaient éclairées par les sciences sociales. Après avoir été décrétées résolues sous Staline, ces questions ont pu être partiellement réouvertes avec le Dégel. Cet article explique comment, sur le temps long, ces sciences sociales supposées « socialistes » se sont distinguées des sciences « bourgeoises » moins par leur épistémologie que par la priorisation ou l’exclusion de certaines problématiques, au gré des évolutions politiques du régime. Ainsi, les recherches sur la sexualité et le contrôle des naissances, avant-gardistes dans les années 1920, sont devenues relativement illégitimes après le dégel. Dans les années 1960-1980, c’était surtout la baisse de la natalité et le « double fardeau » – domestique et professionnel – des femmes qui faisaient problème. Les comportements familiaux semblaient étrangers à la logique de la planification, et les sciences sociales étaient travaillées par la perspective d’un art de gouverner d’orientation plus libérale. Il s’est alors formé un clivage qui est toujours d’actualité, entre une conceptualisation du changement social en termes de « modernisation » – démographique, sexuelle... – à accompagner, ou de « crise » à enrayer.Abrégé : In post-1917 Russia, state policies addressing “the woman question” and “the sexual question” were intended to be informed by the social sciences. These matters were declared resolved during the Stalin era, but partially reopened during the Thaw. This article explores how, in the long term, the supposedly “socialist” social sciences differed from “bourgeois” sciences not so much in their epistemology, as in the way they prioritized or excluded certain problematics as the political regime evolved. In the 1920s, Russian research on sexuality and birth control was groundbreaking, but it became relatively illegitimate after the Thaw. Between 1960 and 1980, the chief social issues were rather fertility decline and women’s “double burden” of work and home. Central planning seemed ill-adapted to family behaviour, and social science found itself facing the prospect of a governing approach closer to economic liberalism. This period witnessed the emergence of a division still relevant today, between two conceptualizations of social change: one in terms of modernization, both demographic and sexual – to be encouraged – the other in terms of a “crisis” – to be dealt with.
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En Russie, après 1917, « la question des femmes » et la « la question sexuelle » ont fait l’objet de politiques publiques qui se voulaient éclairées par les sciences sociales. Après avoir été décrétées résolues sous Staline, ces questions ont pu être partiellement réouvertes avec le Dégel. Cet article explique comment, sur le temps long, ces sciences sociales supposées « socialistes » se sont distinguées des sciences « bourgeoises » moins par leur épistémologie que par la priorisation ou l’exclusion de certaines problématiques, au gré des évolutions politiques du régime. Ainsi, les recherches sur la sexualité et le contrôle des naissances, avant-gardistes dans les années 1920, sont devenues relativement illégitimes après le dégel. Dans les années 1960-1980, c’était surtout la baisse de la natalité et le « double fardeau » – domestique et professionnel – des femmes qui faisaient problème. Les comportements familiaux semblaient étrangers à la logique de la planification, et les sciences sociales étaient travaillées par la perspective d’un art de gouverner d’orientation plus libérale. Il s’est alors formé un clivage qui est toujours d’actualité, entre une conceptualisation du changement social en termes de « modernisation » – démographique, sexuelle... – à accompagner, ou de « crise » à enrayer.

In post-1917 Russia, state policies addressing “the woman question” and “the sexual question” were intended to be informed by the social sciences. These matters were declared resolved during the Stalin era, but partially reopened during the Thaw. This article explores how, in the long term, the supposedly “socialist” social sciences differed from “bourgeois” sciences not so much in their epistemology, as in the way they prioritized or excluded certain problematics as the political regime evolved. In the 1920s, Russian research on sexuality and birth control was groundbreaking, but it became relatively illegitimate after the Thaw. Between 1960 and 1980, the chief social issues were rather fertility decline and women’s “double burden” of work and home. Central planning seemed ill-adapted to family behaviour, and social science found itself facing the prospect of a governing approach closer to economic liberalism. This period witnessed the emergence of a division still relevant today, between two conceptualizations of social change: one in terms of modernization, both demographic and sexual – to be encouraged – the other in terms of a “crisis” – to be dealt with.

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