La pulsion de mort : hypothèse ou croyance ?
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RésuméLa question de la pulsion a longtemps été au cœur des débats entre Freud et Jung, dans les années 1907-1909, réalimentés en 1911 par un texte de Sabina Spielrein sur la destruction. Alors que Jung penche pour l’unicité de la libido, Freud défend un dualisme pulsionnel – pulsion d’auto-conservation/pulsions sexuelles. Mais ce n’est qu’en 1920 qu’apparaît la notion de « pulsion de mort », dans « Au-delà du principe de plaisir », à une époque où Freud traverse une période de deuils éprouvants. Il oppose alors les pulsions du moi qui poussent vers la mort et les pulsions sexuelles qui poussent vers la vie. Mais Freud précise nettement qu’il s’agit non d’une hypothèse théorique, mais bel et bien d’une « croyance » voire d’une « spéculation ». D’ailleurs, il n’en reparlera pas dans ses textes ultérieurs, même si cette notion a continué à vivre et faire parler, bien au-delà de la pensée freudienne.
The question of the impulse was for long very much at the centre of debates between Freud and Jung that continued over the years 1907-1909 to be further stimulated in 1911 by a text by Sabina Spielrein on destruction. While Jung inclined towards the unicity of the l ibido, Freud defended an impulsive dualism – self-preservation impulse/sexual drives. But it was only in 1920, in « Beyond the Pleasure Principle », that the « death wish » first appeared, at a time when Freud was going through a harrowing period of successive mournings. He then opposed the impulses of the ego that push towards death and sexual impulses that push towards life. But Freud clearly states that this is not a theoretical hypothesis but truly a « belief » or even a « speculation ». Moreover, he was not to take up the term in his later texts, even if this notion has continued to survive and stimulate discussion, well beyond Freudian thinking.
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