Insécurités contemporaines et malaise dans la culture
Type de matériel :
TexteLangue : français Détails de publication : 2010.
Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : RésuméCet article avance que l’expression contemporaine du sentiment d’insécurité est une des déclinaisons actuelles du Malaise dans la culture décrit par Freud en 1929. Le sentiment d’insécurité n’est pas tant lié à des dangers réels qu’à une sensation floue renvoyant à un malaise plus profond. L’histoire et la démographie nous enseignent d’ailleurs que nos sociétés occidentales n’ont sans doute jamais été aussi sûres. C’est plutôt de l’intérieur de nous-mêmes que l’insécurité insiste et conduit à de multiples formes de retournement de la violence sur la personne propre. Nous y retrouvons les prémonitions de Freud sur le fait que les progrès de la culture en termes d’augmentation de la sûreté s’accompagnent d’une inhibition et d’une intériorisation de la « pulsion de mort » qui vient alors alimenter le Surmoi et, du même coup, le « besoin inconscient d’autopunition ».Mais il est un phénomène que Freud n’avait pas vu. Les univers individualistes sont de plus en plus fragmentés, les liens sociaux y sont toujours plus précarisés. Ce phénomène bien mis en évidence par N. Elias vient logiquement renforcer le sentiment d’insécurité en attaquant les logiques de l’attachement décrites par J. Bowlby. À ce sujet, il y a un grand intérêt à revenir aux origines psychanalytiques de cette théorie. Nous songeons à Imre Hermann et à sa pulsion du cramponnement. Une autre conceptualisation contemporaine des travaux de Hermann éclaire aussi les logiques fondamentales du lien et de la séparation, il s’agit du complexe du sevrage décrit par J. Lacan en 1938. Et il semble bien que ces outils théoriques nous permettent de penser de manière pertinente les symptomatologies hypermodernes !
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RésuméCet article avance que l’expression contemporaine du sentiment d’insécurité est une des déclinaisons actuelles du Malaise dans la culture décrit par Freud en 1929. Le sentiment d’insécurité n’est pas tant lié à des dangers réels qu’à une sensation floue renvoyant à un malaise plus profond. L’histoire et la démographie nous enseignent d’ailleurs que nos sociétés occidentales n’ont sans doute jamais été aussi sûres. C’est plutôt de l’intérieur de nous-mêmes que l’insécurité insiste et conduit à de multiples formes de retournement de la violence sur la personne propre. Nous y retrouvons les prémonitions de Freud sur le fait que les progrès de la culture en termes d’augmentation de la sûreté s’accompagnent d’une inhibition et d’une intériorisation de la « pulsion de mort » qui vient alors alimenter le Surmoi et, du même coup, le « besoin inconscient d’autopunition ».Mais il est un phénomène que Freud n’avait pas vu. Les univers individualistes sont de plus en plus fragmentés, les liens sociaux y sont toujours plus précarisés. Ce phénomène bien mis en évidence par N. Elias vient logiquement renforcer le sentiment d’insécurité en attaquant les logiques de l’attachement décrites par J. Bowlby. À ce sujet, il y a un grand intérêt à revenir aux origines psychanalytiques de cette théorie. Nous songeons à Imre Hermann et à sa pulsion du cramponnement. Une autre conceptualisation contemporaine des travaux de Hermann éclaire aussi les logiques fondamentales du lien et de la séparation, il s’agit du complexe du sevrage décrit par J. Lacan en 1938. Et il semble bien que ces outils théoriques nous permettent de penser de manière pertinente les symptomatologies hypermodernes !




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