Chaïm Soutine et une peinture du cri
Type de matériel :
80
Chaïm Soutine demeure l’un des peintres les plus énigmatiques de l’École dite juive de Paris. Les historiens de l’art découpent son œuvre dérangeante et sauvage en deux parties. Lui la place sous l’égide d’un temps non anecdotique d’abattage rituel qui fait office de scène originaire ainsi que sous le diktat d’un cri inachevé qui colonise sa gorge et y entretient un noyau de jouissance. L’auteur fera ici l’hypothèse que la peinture de ses fameuses carcasses de bœuf et leur crucifixion aux quatre coins de la toile réaliseront la scène fantasmatique et ouvriront une ère nouvelle pour cette peinture finalement libérée de la présence omnipotente du cri.
Chaïm Soutine remains one of the most enigmatic painters of the Jewish School of Paris. Art historians split his disturbing and savage work into two parts. His work depicts a non-anecdotal instance of ritual slaughter that acts as the original scene, as well as an unfinished shout that colonizes his throat but maintains a small element of enjoyment. The author will hypothesize that Soutine’s famous paintings of beef carcasses, displayed as if crucified across the four corners of the canvas, realize the phantasmal scene and open a new era for it, finally free of the omnipotent presence of the shout.
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