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Le démantèlement et la fabrication des sciences sociales dans l’Inde contemporaine

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article traite des sciences sociales, et plus particulièrement de leur transformation à la suite de la victoire du Bharatiya Janata Party (BJP) aux élections nationales de 2014. Les révisions bâclées de manuels, les coupes budgétaires incessantes et le déclin dans l’indice de liberté académique témoignent de la précarité croissante que connaissent aujourd’hui les sciences sociales en Inde. Nous situons cette précarité à l’intersection du tournant néolibéral dans l’enseignement supérieur, de l’anti-intellectualisme qui caractérise un populisme autoritaire et, surtout, de l’hindutva (ou suprémacisme hindou) du pouvoir en place. Nous suggérons que, conformément à la matrice idéologique et organisationnelle du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), l’organe parent du BJP, l’assaut concerté de l’hindutva contre les sciences sociales implique une double manœuvre, comportant des dimensions à la fois destructrices et productives. Les restrictions négatives, comme les attaques physiques contre les chercheurs et les étudiants, s’ajoutent aux restrictions positives, comme le fait d’établir des agendas de recherche, pour vicier les sciences sociales de l’extérieur et de l’intérieur.Abrégé : This article engages with the social sciences in contemporary India, with a particular focus on its transformation following the Bharatiya Janata Party’s (BJP) victory in the 2014 national elections. Shoddy textbooks revisions, relentless fund cuts, and declining fortunes on academic freedom indices telegraph the deepening precarity of the social sciences in contemporary India. We locate this precarity at the intersection of the neoliberal turn in higher education, the anti-intellectualism of authoritarian populism and, most critically, the Hindutva (or Hindu supremacist) moorings of the ruling dispensation. We suggest that in keeping with the ideological and organizational matrix of the Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), the parent body of the BJP, Hindutva’s concerted assault on the social sciences involves a double manoeuvre with both destructive and productive dimensions. Negative restrictions such as physical attacks on scholars and students work alongside positive restrictions such as the setting of research agendas to vitiate the social sciences from outside and within.Abrégé : Este artículo aborda las ciencias sociales en la India contemporánea, con especial atención a su transformación tras la victoria del Partido Bharatiya Janata (BJP) en las elecciones nacionales de 2014. Las revisiones chapuceras de los libros de texto, los implacables recortes presupuestarios y el declive de los índices de libertad académica ponen de manifiesto la creciente precariedad de las ciencias sociales en la India contemporánea. Situamos esta precariedad en la intersección entre el giro neoliberal de la enseñanza superior, el antiintelectualismo del populismo autoritario y, lo que es más importante, los fundamentos hindutva (o supremacistas hindúes) del gobierno en el poder. Sugerimos que, en consonancia con la matriz ideológica y organizativa del Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), el organismo matriz del BJP, el asalto concertado del Hindutva a las ciencias sociales implica una doble maniobra con dimensiones tanto destructivas como productivas. Las restricciones negativas, como las agresiones físicas a académicos y estudiantes, se combinan con restricciones positivas, como el establecimiento de programas de investigación, para viciar las ciencias sociales desde fuera y desde dentro.
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Cet article traite des sciences sociales, et plus particulièrement de leur transformation à la suite de la victoire du Bharatiya Janata Party (BJP) aux élections nationales de 2014. Les révisions bâclées de manuels, les coupes budgétaires incessantes et le déclin dans l’indice de liberté académique témoignent de la précarité croissante que connaissent aujourd’hui les sciences sociales en Inde. Nous situons cette précarité à l’intersection du tournant néolibéral dans l’enseignement supérieur, de l’anti-intellectualisme qui caractérise un populisme autoritaire et, surtout, de l’hindutva (ou suprémacisme hindou) du pouvoir en place. Nous suggérons que, conformément à la matrice idéologique et organisationnelle du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), l’organe parent du BJP, l’assaut concerté de l’hindutva contre les sciences sociales implique une double manœuvre, comportant des dimensions à la fois destructrices et productives. Les restrictions négatives, comme les attaques physiques contre les chercheurs et les étudiants, s’ajoutent aux restrictions positives, comme le fait d’établir des agendas de recherche, pour vicier les sciences sociales de l’extérieur et de l’intérieur.

This article engages with the social sciences in contemporary India, with a particular focus on its transformation following the Bharatiya Janata Party’s (BJP) victory in the 2014 national elections. Shoddy textbooks revisions, relentless fund cuts, and declining fortunes on academic freedom indices telegraph the deepening precarity of the social sciences in contemporary India. We locate this precarity at the intersection of the neoliberal turn in higher education, the anti-intellectualism of authoritarian populism and, most critically, the Hindutva (or Hindu supremacist) moorings of the ruling dispensation. We suggest that in keeping with the ideological and organizational matrix of the Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), the parent body of the BJP, Hindutva’s concerted assault on the social sciences involves a double manoeuvre with both destructive and productive dimensions. Negative restrictions such as physical attacks on scholars and students work alongside positive restrictions such as the setting of research agendas to vitiate the social sciences from outside and within.

Este artículo aborda las ciencias sociales en la India contemporánea, con especial atención a su transformación tras la victoria del Partido Bharatiya Janata (BJP) en las elecciones nacionales de 2014. Las revisiones chapuceras de los libros de texto, los implacables recortes presupuestarios y el declive de los índices de libertad académica ponen de manifiesto la creciente precariedad de las ciencias sociales en la India contemporánea. Situamos esta precariedad en la intersección entre el giro neoliberal de la enseñanza superior, el antiintelectualismo del populismo autoritario y, lo que es más importante, los fundamentos hindutva (o supremacistas hindúes) del gobierno en el poder. Sugerimos que, en consonancia con la matriz ideológica y organizativa del Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), el organismo matriz del BJP, el asalto concertado del Hindutva a las ciencias sociales implica una doble maniobra con dimensiones tanto destructivas como productivas. Las restricciones negativas, como las agresiones físicas a académicos y estudiantes, se combinan con restricciones positivas, como el establecimiento de programas de investigación, para viciar las ciencias sociales desde fuera y desde dentro.

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