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Nous réfléchirons au rapport entre la visibilité sociale du stigmate et son invisibilité par intériorisation de la honte qu’il génère, aux rapports de pouvoir qu’il introduit et à sa possible essentialisation dans le cas du handicap : l’atteinte organique ou déficience n’est-elle pas une réalité objective que la stigmatisation ne fait que renforcer ? Notre approche, de nature conceptuelle, s’appuie sur des textes de référence écrits par des auteurs atteints par le handicap et sur une dizaine d’année de travaux de recherche en collaboration avec ces personnes. Nous montrons l’intérêt éthique de positions antinaturalistes qui récusent absolument l’essentialité du stigmate, mais sans minimiser pour autant les conséquences psychiques de la stigmatisation sociale.

This paper explores the link between the social visibility of bodily stigma, the ensuing question of invisibility as a result of the interiorisation of the shame generated, the power relations this triggers and the possibility of essentialisation in cases of physical handicap. Might we argue that bodily defects or flaws are an objective reality that stigmatisation only serves to highlight? The approach adopted here is conceptual in nature and is rooted in fundamental texts produced by handicapped writers, along with ten years of research carried out with these authors. We will shed light on the ethical importance of anti-naturalist positions which deny the essential nature of stigma, without forasmuch minimising the psychological consequences of social stigmatisation.