Traumatisme et travail : un siècle après les névroses de guerre
Type de matériel :
47
Les remaniements de la théorie traumatique opérés à la suite de la première guerre mondiale sont largement tributaires des problèmes cliniques posés par les « névroses de guerre ». L’auteur souligne que les controverses étiologiques portant sur cette entité clinique historiquement datée, et les conceptions traumatiques qui s’y réfèrent, n’accordent aucune place à l’expérience subjective du travail. À partir des connaissances spécifiques tirées de la psychopathologie du travail, cet article indique la fécondité et l’actualité de certaines questions métapsychologiques soulevées, mais résolument non soldées, par ces névroses de guerre. Il engage une discussion théorique sur les rapports entre travail, violence, et traumatisme, qui débouche sur la question suivante : Est-il possible de concevoir une théorie psychanalytique du traumatisme sans accorder une place conséquente à l’analyse du travail ?
The reworking of theories relating to trauma carried out in the wake of the First World War are largely dependent on the clinical questions raised by victims of shell shock. The author of this paper highlights the fact that etiological controversies relating to this historically dated clinical entity, along with conceptions of trauma subsequent to them, leave no room for the subjective experience of work. In the light of the specific understanding of such questions drawn from the psychopathology of work, this paper points to the rich contemporaneity of a number of metapsychological questions, raised but in no way answered by the issue of war neurosis. Then follows a theoretical discussion of the links between work, violence and trauma which in turn raises the following question - is it possible to devise a psychoanalytical theory of trauma without providing a key role for the analysis of work?
Réseaux sociaux