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Le Mémoire sur François Chauveau figure dans un ouvrage de Jean-Michel Papillon, portant sur la gravure sur bois, imprimé en quelques exemplaires en 1738 et jamais donné au public. Désireux de compléter la notice que Perrault a consacrée au graveur dans ses Hommes illustres, Papillon s’inscrit dans cette tradition : il s’agit d’écrire une Vie d’illustre. Ainsi, topique encomiastique, schémas héroïques relevant du roman courtois et du conte, et comparaison aux plus grands modèles, en l’occurrence Poussin, contribuent à construire une figure d’artiste exemplaire, celle du créateur inspiré et indépendant. Œuvre sur un graveur, écrite par un graveur, le Mémoire est par ailleurs un hommage à l’image, capable – aussi bien, voire mieux que le texte – de consacrer l’immortalité de l’artiste.

The Mémoire on the life of François Chauveau appears in a book on wood engraving, printed in a small number of copies in 1738, but never published. Wishing to complement the biographical sketch of the engraver, included in Perrault’s Les Hommes illustres, Papillon continues with the same tradition, namely that of the lives of illustrious men. As a result, encomiastic topics, heroic patterns characteristics of tales and novels of courtly love, and comparison with the best artists, in this case Poussin, contribute to the presentation of Chauveau as the archetypal artist, both inspired and independent. Being the work on an engraver, written by an engraver, the Mémoire is also a tribute to the figurative art, capable—as well as, or better than the text—of conferring immortality on the artist.