“Naked as a sign”. How the Quakers invented nudity as a protest
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Dans les années 1650, l’Angleterre fut le théâtre d’une longue série d’exhibitions prophétiques et protestataires, d’hommes et de femmes nues en des lieux publics (rues, églises, universités…), provoquant le scandale et l’incompréhension de la plus grande partie du public. Ces femmes et ces hommes allaient nus « as a sign », renouvelant ainsi un épisode de l’Ancien Testament (Ésaïe 20.2-3) pour dénoncer la « nudité » spirituelle de ceux devant lesquels ils s’exhibaient. Cette pratique visait à montrer ce que Dieu était sur le point de leur infliger : une mise à nu, un dépouillement complet de tous leurs biens, pouvoirs et prérogatives sociales. Une approche genrée de ces exhibitions de nudité éclaire les enjeux théologico-politiques et sociaux d’un phénomène qui accompagna la naissance et le développement du mouvement quaker et se prolongea jusqu’en Nouvelle-Angleterre.
England in the 1650s was the scene of a long series of prophetic and protest exhibitions by naked men and women in public places (streets, churches, universities…), causing scandal and incomprehension among the public. These women and men went naked “as a sign”, thus renewing an episode of the Old Testament (Isaiah 20.2-3) intended as condemnation of the spiritual “nudity”, of the people before whom they were exhibiting themselves. This practice sought to demonstrate what God was about to inflict on the spectators: a laying bare, a complete stripping of all their possessions, powers and social prerogatives. A gendered approach to these exhibitions of nudity sheds light on the theological-political and social stakes of a phenomenon that accompanied the birth and development of the Quaker movement and which spread as far as New England.
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