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L’objet de cette contribution est de démontrer que si la mémoire est à la base de la construction d’un droit à l’identité culturelle des populations autochtones par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, cette identité ne saurait, pour autant, être figée. La mémoire joue donc un rôle important dans la construction d’un tel droit mais cette importance peut être relativisée par le caractère évolutif de la notion même d’identité. Cette évolution doit en outre être compatible avec le projet de société défendu par la Cour qui repose, en partie, sur une vision particulière du multiculturalisme. L’identité de ces peuples doit donc aussi se façonner en fonction de ce dernier, au détriment de certains traits culturels fondés sur une mémoire commune. Il nous sera alors permis de nous interroger sur le phénomène d’« a » ou d’« inter » - culturation ainsi révélé.

This paper sets out to demonstrate that, although memory forms the basis for the development of a right to cultural identity among indigenous populations by the Inter-American Court of Human Rights, this identity should not be immutable for all that. While memory is therefore a key building block in the development of such a right, the changing nature of the very notion of identity puts its significance in perspective. Moreover, such change must be compatible with the model of society advocated by the Court, which is partly founded on a specific vision of multiculturalism. The identity of these communities must therefore also be shaped in line with the latter, to the detriment of certain cultural characteristics stemming from common memory. We can thus question the phenomenon of “a-” or “inter-” culturation that comes to light.