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RésuméPeut-on être frigide des mots ? Peut-on être frigide de l’écoute ? Certainement ! Il est des personnes qui ne s’entendent même plus parler. Le domaine de l’interprétation leur est alors comme interdit. Et la poésie inhérente au jeu de l’écoute flottante tentera de déjouer le piège d’une parole qui à force de vouloir coller à ce qu’elle avance n’entend plus rien à ce qu’elle dit. Dans l’expérience psychanalytique, un horizon d’attente est partagé entre celui qui parle et celui qui écoute. Sans l’écoute de l’autre, aucune parole ne peut résonner. Le domaine du rêve, trop longtemps assigné au sommeil de la nuit, apprivoise cette parole – restée comme sourde à son propre écho – et lui apprend à s’entendre autrement. Cet article vise à montrer comment le dispositif analytique, en déchiffrant la musique du sexuel de la parole de celui qui parle, permet une réanimation de la parole et de l’écoute.

Is it possible to be frigid of words ? Is it possible to be frigid of listening ? Most certainly ! There are people who no longer even hear themselves speak. The field of interpretation is then as if forbidden to them. And the poetry inherent in the play of free-floating listening attempts to thwart the trap of words which through trying to stick too closely to what they advance, hear nothing of what they actually say. In the psychoanalytic experience, a horizon of expectation is shared between he who speaks and he who listens. Without the other’s listening, no word can find an echo. The field of dreams, too long confined to nighttime sleep, appropriates the spoken word – that has remained as if deaf to its own echo – and teaches the speaker to hear himself otherwise. This paper aims to show how the analytical set-up, by deciphering sexual musical qualities surrounding the words of the speaker, allow a reanimation of both the spoken word and the way of listening.