L’encoprésie, une lutte à corps perdu
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L’emprise exercée parfois précocement sur certains enfants prend souvent pour objet leur corps. C’est par conséquent préférentiellement par leur corps – ici l’encoprésie – que ces enfants tentent de dire et de résister. À partir de la psychothérapie d’un garçon de 4 ans et demi, sont apparus les enjeux narcissiques de ce symptôme : tenter de se constituer un espace psychique et corporel, là où l’emprise récuse au sujet tout droit à l’altérité. Mais une telle solution semble vouée à l’échec. En effet, impossible à tenir dans la durée, le corps qui résiste se transforme en corps qui lâche et se répand, offrant alors pour seul miroir à l’enfant, une identification à l’informe de sa propre substance. Constitué comme « autre » pour se déprendre d’une telle identification, le corps se mue alors en persécuteur, ce qui lui permet, toutefois, de préserver la relation de l’enfant à ses objets d’amour.
Some children experience a premature relationship characterized by control. Because this control often takes aim at their bodies, it is via their bodies – here through encopresis – that these children try to speak up and resist. On the basis of the psychotherapy of a young boy, the narcissistic issues of this symptom come to light: the attempt to create a psychic and physical space of one’s own and thus refuse the law of control – a systematic negation of alterity. But such a solution seems to be fruitless: the body that fought and resisted now turns into a body that fails and spills out. It thus becomes a mirror that merely offers the child an identification with their own shapelessness. The body thus appears like an Other so as to break this identification. But if this process turns the body into a persecutor, it nevertheless permits the child to preserve their relationship with their love objects.
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