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L’auteur de cet article a pour visée de mettre en réflexion la possibilité de continuer le soin institutionnel dans notre contemporanéité. Il attrape celle-ci à partir des traces de l’utopie qu’a proposée la psychothérapie institutionnelle et de son ombre nostalgique dans la groupalité. Pour se dégager en partie du champ idéologique, il tâchera de creuser du côté des pratiques soignantes effectives dans un service de psychiatrie adulte. Il construira son propos autour des objets qui émergent dans la relation soignants-soignés et de leurs destinées. Ce travail l’amènera à replonger dans l’environnement maternel primaire, à tenter d’y puiser les processus de subjectivation ; ceux-ci ne pouvant se développer qu’en appui sur un autre. Et si cet autre est un soignant, il deviendra la surface de projections mortifères et naviguera en plein dans l’affolement. L’auteur s’intéressera aux possibilités d’une groupalité de métaboliser le mortifère, de le sublimer. Il décryptera les points d’appuis de la groupalité sur les traces mnésiques des éthos culturels permettant de retisser ce qui est en voie de déchirement. Il s’inspirera des trouvailles des auteurs de la créolité tels qu’É. Glissant et P. Chamoiseau qui ont particulièrement réfléchi aux devenirs des Traces glanées et historisées après l’expérience du trou noir de la cale négrière conduisant à l’esclavagisation du sujet.

The author of this article reflects on the possibility of continuing institutional care in the contemporary situation. He looks at this from the angle of the traces of utopia proposed by institutional psychotherapy and its nostalgic shadow in groupality. In order to free himself partly from the ideological field, he looks at real care practices in a service of adult psychiatry. He builds his argument around objects which emerge in the relationship between carers/patients and their destinies. This leads him to revisit the primary maternal environment and to draw on processes of subjectivation there, which can only develop with the support of another person. And if this other person is a carer, he/she will become the surface of deadly projections and will navigate in the midst of confusion. The author is interested in the possibilities of a groupality for metabolizing the deadly, for sublimating it. He decrypts the focal points of groupality in the mnemic traces of cultural ethoses which make it possible to reweave what is being unwoven. He draws inspiration from the discoveries of the authors of Creoleness such as E. Glissant and P. Chamoiseau who have given particular thought to the evolutions of the Traces gleaned and historicized after the experience of the black hole of the slave hold leading to the slavery of the subject.