Avant la douleur
Type de matériel :
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L’auteur décrit la souffrance d’un homme lors de sa troisième expérience analytique. Frêle à la manière d’un adolescent, il avait dissimulé sa fragilité, lors de sa première rencontre avec l’analyste, sous un long manteau qui lui arrivait presque aux pieds. Il buvait beaucoup et jouait au poker. Ses pertes, importantes, il les vivait comme protection et sauvegarde face aux autres menaces existentielles appréhendées. « Si je ne perdais pas au poker, disait-il, je n’aurais même pas le courage de sortir de chez moi. » Il fut difficile de comprendre pour quelles fautes – ou quelles fortunes – il se sentait ainsi menacé. On pressentait quelque chose du côté de la sexualité, du désir incestueux inspiré par ses sœurs, mais aussi dans le conflit muet et féroce avec son père, dont il ne s’était jamais senti apprécié, plutôt ouvertement dévalorisé, en dépit de ses bonnes performances scolaires. Sa mère ? Il n’en a quasiment jamais parlé. Ni en bien ni en mal, il ne semblait pas pouvoir la faire affleurer. Ces relations se sont déclinées à travers le transfert dans des dynamiques d’une bouleversante intensité dans la souffrance. Des années après la fin de son analyse, l’auteur reçut l’annonce de sa mort : un suicide selon certains, un accident selon sa femme. Ce texte rapporte des séquences où l’absence de la capacité de se contenir se manifeste à travers des actings (passages à l’acte) racontés ou directement agis en séance.
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