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RésuméEn guise d’introduction, l’auteur analyse le rapport entre amour et désir : une séparation d’avec l’image idéale de soi est nécessaire pour que le désir puisse se mettre en place, bien qu’il ne s’agisse pas, évidemment, d’une séparation définitive : pour tout sujet, le rapport narcissique du désir subsiste. Dans le deuil « normal » comme disait Freud, cette image idéale de soi est ébranlée, à cause de la perte de l’objet d’amour qui la soutenait. Dans la mélancolie, la forme particulière d’identification à l’objet – une véritable incorporation – bloque le sujet dans toute prise de distance d’avec lui. La difficulté de toute séparation dans la mélancolie ne dépend pas d’une problématique spéculaire, mais de la chute du voile imaginaire qui entoure l’objet d’amour désormais perdu, objet auquel le sujet s’identifie, tragiquement, non sous la forme de l’idéal mais comme déchet, ordure, néant.

As an introduction, the author analyzes the relationship between love and desire : a separation from the idealized image of oneself is necessary in order to set up the desire, although it is not, obviously, a definitive separation : for any subject, the narcissistic relationship of the desire remains. In « normal » mourning, according to Freud, the idealized image of oneself is shaken, because of the loss of the object of love which supported it. In melancholy, the particular type of identification —a real incorporation— stops the subject from taking distance from him/her. The difficulty of any separation in melancholy does not depend on a specular problem, but on the falling of the imaginary veil which surrounds the object of henceforth lost love, the object with which the subject becomes identified, tragically, not as an ideal but as litter, rubbish, nothing.