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Confronté à des éprouvés d’étrangeté dans la rencontre avec le jeune enfant autiste et à la fragilité de constitution de son image du corps, le thérapeute peut perdre de vue la question de la construction de ses identifications sexuées. Il risque alors de se priver d’une ressource créative dans le transfert avec l’enfant et sa famille. À partir d’études de cas d’enfants reçus en psychothérapie au long cours, cet article propose d’explorer quelques ressorts thérapeutiques offerts par l’attention que porte le thérapeute aux voies de construction parfois insolites des identifications sexuées dans l’autisme. Cette attention soutient la qualification des recherches sensorielles des enfants et facilite la relance des identifications réciproques entre l’enfant et son entourage. Elle favorise ainsi l’élaboration des douleurs de transmission dans le lien parents-enfant.

Feeling the strangeness when encountering autistic children with a fragile body image may cause the therapist to lose sight of the way gendered identifications are constructed. This entails a risk of depriving oneself of a creative resource in transference with the child and its family. Based on clinical studies of long-term psychotherapies with young children, this article seeks to explore how devoting attention to original forms of gendered identification in autism may enhance therapeutic outcomes. This focus seeks to explore the sensory experiences the child is seeking and fosters mutual identifications between the child and its environment. It thus facilitates the elaboration of transference pains in the parent-child bond.