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Des couples ne peuvent pas avoir d’enfant à cause de la stérilité de l’homme. Dès lors, comment se négocie leur choix de recourir à une pma plutôt qu’à l’adoption ? Y a-t-il des modalités particulières du passage du conjugal au parental lorsqu’un couple recourt à l’insémination artificielle avec donneur ? Comment se construit précocement le lien à l’enfant à venir aussi bien pour le père que pour la mère ? Ces questions font l’objet du présent article à partir de données cliniques tirées d’une recherche menée par une équipe de psychologues et de médecins dans un cecos pendant deux ans. L’analyse des entretiens menés avec chaque membre de 24 couples hétérosexuels en attente d’ iad nous permet de montrer comment se nouent spécifiquement pour ces hommes et ces femmes devenant parents avec l’ iad les composantes instituée, narcissique, biologique et narrative de la filiation.

Male infertility sometimes frustrates the desires of a couple to have children. How then do they proceed when choosing to resort to Medically-Assisted Procreation ( map) rather than adoption? Are there any specific procedures when moving from the conjugal to the parental when a couple has recourse to Artificial Insemination Donor ( aid)? How is the bond with the future child built at in the early stages for both the father and the mother? These questions are the subject of the present article based on clinical data from research conducted over two years by a team of psychologists and doctors at a Centre for Sperm Conservation and Study. Analysis of the interviews with each of the members of 24 heterosexual couples waiting for donor insemination shows how the established narcissistic, biological and narrative components of filiation are formed specifically for these men and women as they become parents through this technique.