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Cet article s’appuie sur les résultats d’une étude menée en partenariat entre une équipe pluridisciplinaire de cliniciens en santé mentale de Montréal, spécialisés en intervention auprès de personnes attirées par ou engagées dans l’extrémisme violent, et une équipe de recherche qui documente et étudie les interventions de l’équipe. L’étude documente l’émergence de systèmes de croyances de plus en plus dystopiques, hétérogènes et violents, particulièrement chez les jeunes. La perte de confiance dans les institutions et un malaise autour des représentations et rôles de genre sont des thématiques récurrentes. Une analyse des dynamiques familiales et sociales dans les trajectoires de patients attirés par l’extrémisme violent suggère l’existence de processus traumatiques de quête de sens et d’appartenance qui font écho à des mécanismes de perte, de régression et de deuil. Les auteurs proposent de concevoir ce mécanisme comme un « deuil épistémique » qui pourrait aider à expliquer l’émergence d’idéologies hybrides dans le paysage de l’extrémisme violent.

This article is based on the results of a study conducted in partnership between a multidisciplinary team of mental health clinicians in Montreal specialised in working with people attracted to or involved in violent extremism ( ve), and a research team documenting and studying the team’s interventions. The survey documents the emergence of increasingly dystopian, heterogeneous and violent belief systems, particularly among young people. A loss of confidence in institutions and unease about gender roles and representations are recurring themes. An analysis of family and social dynamics in the trajectories of patients attracted to violent extremism suggests the existence of traumatic processes involving a quest for meaning and belonging that echo mechanisms of loss, regression and mourning. The authors propose to conceptualise this mechanism as ‘epistemic mourning’, which could help explain the emergence of hybrid ideologies in ve landscapes.