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Dénoncer les maltraitances gynécologiques en URSS : critique ordinaire des patientes et critique féministe (1979-1989)

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2021. Ressources en ligne : Abrégé : Dans le contexte du régime autoritaire soviétique des années Brejnev, on ne saurait retrouver des mobilisations féministes ou de patientes autour de la gynécologie similaires à celles qui ont pu se déployer à l’Ouest. Néanmoins, des dissidentes féministes se sont emparées de ce sujet dans des publications clandestines du début des années 1980 (les samizdats), restées très confidentielles en URSS. Ensuite, pendant la perestroïka, un abondant courrier de lectrices publié dans le magazine féminin grand public Rabotnitsa a véhiculé des témoignages et des revendications extrêmement similaires à ceux des dissidentes féminines. L’article mobilise ces deux corpus. Les militantes et les lectrices ont notamment dénoncé le manque de contraceptifs menant à des avortements à répétition, l’absence d’anesthésie lors des avortements et des accouchements, l’indifférence et la « cruauté » d’un personnel soignant débordé, travaillant « à la chaîne ». Certaines ont même parlé de « tortures » gynécologiques. Ces critiques ordinaires et féministes ont porté, plus largement, sur le manque de moyens du système de santé. Après avoir examiné les politiques publiques soviétiques en matière de santé sexuelle et reproductive, l’article analyse les processus par lesquels des frustrations largement partagées par les patientes en gynécologie ont pu être mises en discours et politisées. Une mise en perspective sur la base de comparaisons internationales permet également d’interroger les impensés de ces discours critiques.Abrégé : In the authoritarian Soviet regime of the Brezhnev era, there were no feminist or patients’ mobilizations around women’s healthcare similar to those seen in the West. However, in the early 1980s, some feminist dissidents addressed this issue in underground publications (samizdats) that remained extremely clandestine in the USSR. Later on, during perestroika, the popular women’s magazine Rabotnitsa published a great number of letters to the editor that conveyed testimonies and claims extremely similar to those expressed by the feminist dissidents. This article is based on those two sources. The feminist dissidents and the readers of Rabotnitsa protested against the scarcity of contraceptives resulting in repeated abortions, and the lack of anesthesia during abortions and childbirths. They also targeted the indifference and “cruelty” of understaffed, overwhelmed healthcare workers, providing “assembly line” care. Some wrote about gynecological “tortures”. More generally, these ordinary and feminist criticisms dealt with the underfunding of the healthcare system. After examining Soviet sexual and reproductive health policies, the article analyses how frustrations commonly shared by gynecology patients were incorporated into sustainable discourse and politicized. Furthermore, international comparisons allow us to put these discourses into perspective, and to further explore overlooked aspects.
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Dans le contexte du régime autoritaire soviétique des années Brejnev, on ne saurait retrouver des mobilisations féministes ou de patientes autour de la gynécologie similaires à celles qui ont pu se déployer à l’Ouest. Néanmoins, des dissidentes féministes se sont emparées de ce sujet dans des publications clandestines du début des années 1980 (les samizdats), restées très confidentielles en URSS. Ensuite, pendant la perestroïka, un abondant courrier de lectrices publié dans le magazine féminin grand public Rabotnitsa a véhiculé des témoignages et des revendications extrêmement similaires à ceux des dissidentes féminines. L’article mobilise ces deux corpus. Les militantes et les lectrices ont notamment dénoncé le manque de contraceptifs menant à des avortements à répétition, l’absence d’anesthésie lors des avortements et des accouchements, l’indifférence et la « cruauté » d’un personnel soignant débordé, travaillant « à la chaîne ». Certaines ont même parlé de « tortures » gynécologiques. Ces critiques ordinaires et féministes ont porté, plus largement, sur le manque de moyens du système de santé. Après avoir examiné les politiques publiques soviétiques en matière de santé sexuelle et reproductive, l’article analyse les processus par lesquels des frustrations largement partagées par les patientes en gynécologie ont pu être mises en discours et politisées. Une mise en perspective sur la base de comparaisons internationales permet également d’interroger les impensés de ces discours critiques.

In the authoritarian Soviet regime of the Brezhnev era, there were no feminist or patients’ mobilizations around women’s healthcare similar to those seen in the West. However, in the early 1980s, some feminist dissidents addressed this issue in underground publications (samizdats) that remained extremely clandestine in the USSR. Later on, during perestroika, the popular women’s magazine Rabotnitsa published a great number of letters to the editor that conveyed testimonies and claims extremely similar to those expressed by the feminist dissidents. This article is based on those two sources. The feminist dissidents and the readers of Rabotnitsa protested against the scarcity of contraceptives resulting in repeated abortions, and the lack of anesthesia during abortions and childbirths. They also targeted the indifference and “cruelty” of understaffed, overwhelmed healthcare workers, providing “assembly line” care. Some wrote about gynecological “tortures”. More generally, these ordinary and feminist criticisms dealt with the underfunding of the healthcare system. After examining Soviet sexual and reproductive health policies, the article analyses how frustrations commonly shared by gynecology patients were incorporated into sustainable discourse and politicized. Furthermore, international comparisons allow us to put these discourses into perspective, and to further explore overlooked aspects.

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