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Un écart saisissant existe entre l’historiographie contemporaine de la Sorbonne, héritière des préjugés des Lumières, et la vitalité réelle de cette institution universitaire au xviie siècle. Ainsi, la création de chaires royales sous les premiers Bourbons revigora les méthodes d’enseignement. Elle offrit une grande plasticité aux positionnements ecclésiologiques et doctrinaux. Elle motiva le désir d’écrire l’histoire de l’institution. Cette historiographie fut amplifiée tout au long du siècle par les bibliothécaires du collège de Sorbonne. Mais l’essentel de leur œuvre resta manuscrit car davantage au service d’un lieu de savoir qu’à l’édification du public. À l’inverse, l’histoire des institutions académiques concurrentes allait rencontrer un succès durable qui, par contraste, voua la Sorbonne à une légende noire.

There is a striking gap between the contemporary historiography of the Sorbonne, heir to the prejudices of the Enlightenment, and the real vitality of this university institution in the seventeenth century. Thus, the creation of royal chairs under the first Bourbons reinvigorated teaching methods. It offered great flexibility to ecclesiological and doctrinal positions and motivated the desire to write the history of the institution. This historiography was amplified throughout the century by the librarians of the College of Sorbonne. But most of their work remained as manuscripts because it was more in the service of a place of knowledge than the edification of the public. On the other hand, the history of competing academic institutions would have a lasting success, which, in contrast, consigned the Sorbonne to a black legend.