Urban and local governance: A state affair. The top-down dimension of horizontal coordination
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Forgée dans les années 1990, la notion de gouvernance urbaine a permis de rendre compte de la transformation des enjeux et des modes de conduite des politiques urbaines dans un contexte de pluralisation des systèmes d’acteurs et de fragmentation des ressources. En y recourant, les politistes et sociologues ont insisté sur l’importance des relations horizontales entre les multiples acteurs, groupes sociaux et institutions intervenant dans les politiques urbaines, à rebours de leurs prédécesseurs qui se concentraient sur les relations verticales entre l’État et les villes. Ce changement d’axe analytique, de la coordination verticale à la coopération horizontale, a probablement été excessif, occultant le maintien d’une forme de centralité étatique et le rôle spécifique qu’a pu continuer à jouer l’État dans la fabrique des politiques territoriales après les lois de décentralisation. Il parait donc nécessaire de réintroduire l’État dans le chantier de recherche de la gouvernance urbaine, d’autant plus que les réformes néomanagériales des années 2000 ont profondément recomposé l’organisation et l’instrumentation étatique. En même temps qu’elles parachevaient l’autonomisation des villes vis-à-vis de l’État local, ces réformes ont doté le pouvoir central de nouveaux instruments d’intervention territoriale (appels à projets, indicateurs de performance, trophées et labels) qui lui permettent de piloter à distance l’action collective développée dans les villes.
The concept of urban governance has proved quite fruitful in helping us to understand the transformation of French cities and urban policies in the context of decentralization. In contrast to their predecessors, who adopted a top-down approach to local government, French political scientists and sociologists working on urban governance in the 1990s emphasized the importance of horizontal coordination between various actors, social groups, and institutions. In doing so, they tended to overlook the state’s specific role and resources. In this article, I propose bringing the state back into the scope of urban governance analysis in order to reconsider the vertical dimension of horizontal coordination processes. In the French case, the central government has delegated responsibility for implementing numerous national programs and ensuring their coherency to local authorities. However, this devolution does not equate to a further hollowing out of the state with regard to urban policies. On the contrary, decentralization allows the state to steer these policies at a distance, through new policy tools such as competitive bidding (i.e., calls for projects), performance indicators, and the encouragement of “best practices.”
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