Straight talking: the sociolinguistics of heterosexuality
Type de matériel :
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Pendant la majeure partie de son histoire, l’étude du langage et de la sexualité était centrée sur les pratiques distinctives de locuteurs s’identifiant comme membres de groupes sexuels minoritaires. Cet article pose l’importance, pour les chercheurs dans ce domaine, de s’intéresser, d’un point de vue critique, aux pratiques linguistiques associées à l’appartenance à la catégorie sexuelle identitaire dominante, c’est-à-dire à l’hétérosexualité. Si le groupe « non-marqué » (hétérosexuel) n’affiche pas nécessairement son identité sexuelle de la même manière que les groupes « marqués » (par exemple les locuteurs LGBT), la position théorique faisant du langage une ressource pour la réalisation d’identités diverses peut être appliquée au cas de l’identité hétérosexuelle. Pour cela il suffit de s’interroger sur les modalités, les visées et les contextes dans lesquels les locuteurs rendent saillantes ces identités lors de réalisations linguistiques. L’article analyse plusieurs fonctions du « parler hétéro » – un parler qui rend l’identité hétérosexuelle saillante. Ces fonctions comprennent l’identification d’une interaction comme sexuellement chargée, la construction de certains types de relations hiérarchiques et inter-genre, le refus de l’identité homosexuelle (surtout dans les contextes faisant de l’interaction linguistique un rituel de lien homosocial), et la mise en avant d’attributs tels que la maturité, la décontraction et la « normalité » que le locuteur estime susceptible de faire naître des évaluations positives dans un contexte donné.
For much of its history, the study of language and sexuality focused mainly on the distinctive linguistic practices of speakers who identified as members of sexual minority groups. This article suggests that it is also important for researchers in this field to investigate, from a critical perspective, the linguistic practices associated with membership of the majority sexual identity category, heterosexuality. Although the ‘unmarked’ group (heterosexuals) may not display sexual identity in exactly the same ways as ‘marked’ groups (e.g., LGBT speakers), the theoretical assumption that language is a resource for performing identities of all kinds can in principle be extended to the case of heterosexual identities, by asking how, for what purposes, and in what situations, speakers make those identities salient in linguistic performance. The article goes on to consider several functions of ‘straight talk’ — talk that makes heterosexual identity salient. These functions include marking an interaction as sexually charged, constructing certain kinds of gender and power relations, disclaiming homosexuality (especially in contexts where talk is part of a homosocial bonding ritual), and displaying attributes such as maturity, ‘coolness’ and ‘ordinariness’ which the speaker judges will be positively evaluated by interlocutors in a given context.
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