Stories of migrant trafficking: The soft power of Djiboutian smugglers
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This article analyses the links between the recruitment of new generations of smugglers and storytelling of the nocturnal “adventures” of former smugglers in Djibouti. Such accounts make it possible to study the imaginaries and discourses of success surrounding the figure of smuggler. To do this, the article draws on a corpus of stories collected from various actors (smuggler, official, henchman), with each account highlighting the various praiseworthy qualities of such a figure. However, this positive vision of an outlaw should be considered against the backdrop of the Djiboutian political context, characterised by, on the one hand, the privatisation of state rents by a micro-elite, and, on the other hand, the marginalisation and impoverishment of part of the population. This situation has two consequences. First, it means that the smuggler indirectly represents a political figure of protest in an authoritarian context. Second, these stories have a direct impact on the recruitment of a new generation of smugglers. Out-of-school young people join the networks of smugglers, thus strengthening the already established power of the network bosses.
Este artículo analiza los vínculos que existen entre el reclutamiento de nuevas generaciones de coyotes y la puesta en relato de «aventuras» nocturnas de antiguos coyotes de Djibouti. Estos relatos permiten pues estudiar los imaginarios y los discursos de éxito producidos en torno a esta imagen del coyote. Para ello, este artículo se ahínca en un corpus de testimonios recopilados acerca de diversos actores (coyotes, funcionarios, secuaces), cada relato sobresalta diversos aspectos positivos de dicha imagen. Ahora bien, esta imagen positiva del actor forajido tiene que ser comparada con el contexto político nacional propio de Djibouti. Esta comporta, por una parte, la privatización de la renta del Estado por una micro-élite y, por otra parte, la marginación y el empobrecimiento de una parte de la población. Esta situación genera dos consecuencias. Primero, se entiende que el coyote representa a una figura política de contestación en contra del contexto autoritario. Segundo, estos relatos impactan directamente el reclutamiento de las nuevas generaciones de coyotes. Jóvenes fuera del sistema educativo integran las redes de coyotes, fortaleciendo así el poder, ya establecido, de las cabezas de dichas redes.
Cet article analyse les liens qui existent entre le recrutement des nouvelles générations de passeurs et la mise en récit des « aventures » nocturnes des anciens passeurs à Djibouti. Ces récits permettent ainsi d’étudier les imaginaires et les discours de réussite produits autour de cette figure du passeur. Pour ce faire, l’article s’appuie sur un corpus d’histoires collectées auprès de divers acteurs (passeur, fonctionnaire, homme de main), chaque histoire mettant en avant les différentes facettes élogieuses d’une telle figure. Or, cette vision positive d’un acteur hors-la-loi est à mettre en parallèle du contexte politique national djiboutien. Ce dernier traduit, d’une part, la privatisation de la rente d’État par une micro-élite et, d’autre part, la marginalisation et l’appauvrissement d’une partie de la population. Cette situation va entraîner deux conséquences. Premièrement, on comprend que le passeur représente indirectement une figure politique de la contestation dans un contexte autoritaire. Deuxièmement, ces histoires vont avoir des conséquences directes sur le recrutement d’une nouvelle génération de passeurs. Des jeunes déscolarisés vont rejoindre les réseaux de passeurs renforçant ainsi le pouvoir déjà constitué des patrons de réseaux.
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