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The History of an Urban Fear: Attacks by Piqueurs on Women in Restoration France

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2013. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : En 1819 naît une nouvelle catégorie de déviants, les « piqueurs » de femmes. En cinq mois, quelque 400 victimes – pour l’essentiel des jeunes femmes – se plaignent d’avoir été piquées, à l’aide d’aiguilles ou d’autres instruments, par des inconnus dans l’espace public de la capitale. Le fait divers devient événement et se publicise à partir de novembre 1819, notamment par la presse et la caricature. Il catalyse une intense peur collective, rapidement diffusée en province où des gestes analogues sont observés. Des rumeurs se greffent aux faits attestés et tendent à politiser des gestes fantasmés. À la croisée de l’histoire des perversions sexuelles, des rumeurs et des imaginaires politiques, émerge ainsi un objet d’histoire déroutant, brouillant les limites de la fiction et du témoignage, du fait divers dérisoire et de la manipulation politique, de la pulsion perverse et du jeu.L’article propose une anthropologie historique de cette peur urbaine éphémère, rapidement effacée par l’assassinat traumatique du duc de Berry, qui intervient quelques semaines plus tard, le 13 février 1820. Cette peur dévoile la vulnérabilité du corps des femmes dans un espace public urbain en recomposition. Elle s’exprime à travers des formes de « panique morale » mais aussi par des rumeurs qui imputent une causalité bien identifiable – le complot politique ou policier – à un phénomène vraisemblablement multiple. À ce titre, l’affaire des piqueurs, partie d’une inscription sur le corps des femmes, dévoile une politisation intense des gestes commis dans l’espace public, à un moment de grande conflictualité.Abrégé : In 1819 “prickers” of women appeared as a new category of deviants. Within five months, some 400 people – mostly young women – complained of having been pricked by unknown people, with needles or other tools, in public spaces in Paris. From November 1819, authorities, newspapers and cartoons began to publicize this event. Soon, it triggered off an acute collective fear, which swiftly spread around provincial cities where such acts were observed. Rumors mingled with established facts and tended to make a political issue of these gestures. Thus, at the crossroads of the history of sexual perversions, rumors and political fancies, a new and disconcerting field of research emerges, blurring boundaries between fiction and statement, miscellaneous and political manœuvre, jokes and perverse drive.This paper provides a historical anthropology of this short-lived urban fear, quickly erased by the traumatic assassination of the Duke of Berry, which took place only a few weeks later, on 13th February 1820. This fear reveals the vulnerability of the female body in an urban public space under reconstruction. It is expressed through forms of “moral panic” and also through rumors attributing a unique, clearly identifiable causality – a police or political conspiracy – to a probably much more complex phenomenon. In this respect, the “prickers case” discloses the intense politicization of gestures committed in public, at a time of great conflictuality.
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En 1819 naît une nouvelle catégorie de déviants, les « piqueurs » de femmes. En cinq mois, quelque 400 victimes – pour l’essentiel des jeunes femmes – se plaignent d’avoir été piquées, à l’aide d’aiguilles ou d’autres instruments, par des inconnus dans l’espace public de la capitale. Le fait divers devient événement et se publicise à partir de novembre 1819, notamment par la presse et la caricature. Il catalyse une intense peur collective, rapidement diffusée en province où des gestes analogues sont observés. Des rumeurs se greffent aux faits attestés et tendent à politiser des gestes fantasmés. À la croisée de l’histoire des perversions sexuelles, des rumeurs et des imaginaires politiques, émerge ainsi un objet d’histoire déroutant, brouillant les limites de la fiction et du témoignage, du fait divers dérisoire et de la manipulation politique, de la pulsion perverse et du jeu.L’article propose une anthropologie historique de cette peur urbaine éphémère, rapidement effacée par l’assassinat traumatique du duc de Berry, qui intervient quelques semaines plus tard, le 13 février 1820. Cette peur dévoile la vulnérabilité du corps des femmes dans un espace public urbain en recomposition. Elle s’exprime à travers des formes de « panique morale » mais aussi par des rumeurs qui imputent une causalité bien identifiable – le complot politique ou policier – à un phénomène vraisemblablement multiple. À ce titre, l’affaire des piqueurs, partie d’une inscription sur le corps des femmes, dévoile une politisation intense des gestes commis dans l’espace public, à un moment de grande conflictualité.

In 1819 “prickers” of women appeared as a new category of deviants. Within five months, some 400 people – mostly young women – complained of having been pricked by unknown people, with needles or other tools, in public spaces in Paris. From November 1819, authorities, newspapers and cartoons began to publicize this event. Soon, it triggered off an acute collective fear, which swiftly spread around provincial cities where such acts were observed. Rumors mingled with established facts and tended to make a political issue of these gestures. Thus, at the crossroads of the history of sexual perversions, rumors and political fancies, a new and disconcerting field of research emerges, blurring boundaries between fiction and statement, miscellaneous and political manœuvre, jokes and perverse drive.This paper provides a historical anthropology of this short-lived urban fear, quickly erased by the traumatic assassination of the Duke of Berry, which took place only a few weeks later, on 13th February 1820. This fear reveals the vulnerability of the female body in an urban public space under reconstruction. It is expressed through forms of “moral panic” and also through rumors attributing a unique, clearly identifiable causality – a police or political conspiracy – to a probably much more complex phenomenon. In this respect, the “prickers case” discloses the intense politicization of gestures committed in public, at a time of great conflictuality.

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