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Dans la perspective de sortie de l’actuelle crise sanitaire, cet article interroge le projet politique de la réduction collective du temps de travail en Belgique. La première partie de l’article est consacrée à l’analyse des attitudes des acteurs politiques, syndicaux et patronaux à l’égard de cette idée. Elle met en évidence des évolutions dans les prises de positions au fil du temps. Ces attitudes sont liées aux rapports de force et au contexte économique. Elle souligne également des lignes de clivage parmi les acteurs favorables à la réduction du temps de travail, notamment sur l’ampleur de celle-ci, sur son caractère volontaire, sur son financement et sur l’obligation d’embauche compensatoire. La seconde partie de l’article explore brièvement les différents scénarios de réduction du temps de travail. Entre le scénario le plus utopiste et la poursuite de la situation actuelle, elle soumet quelques pistes de débat qui constituent un préalable à l’élaboration d’une proposition consensuelle de réduction et de partage du travail.

In view of an exit from the current health crisis, this article questions the political project of a collective working time reduction in Belgium. The first part of the article analyses the attitudes of political, trade union and employer actors with respect to this idea. It highlights changes in political statements over time. These attitudes are linked to power relations, on the one hand, and to the economic context, on the other. It also highlights the divisions among actors who are in favour of a working time reduction, particularly with regard to the extent of this reduction, its voluntary nature, its financing and the obligation to hire additional workers. The second part of the article briefly explores the different scenarios for a working time reduction. Between the most utopian scenario and maintaining the current situation, it puts forward a number of topics for debate as a prerequisite for the development of a consensual proposal for the reduction and sharing of work.