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S’appuyant sur des recherches documentaires et des observations de terrain, la présente contribution examine Yennayer et ses symboliques multiples en Afrique du Nord. Ce rituel agraire à l’ancrage profond se veut une ode à la nature et à la terre nourricière qui place la nouvelle année sous d’heureux auspices, et renvoie à des faits sociaux perpétués dans l’imaginaire collectif nord-africain. Yennayer n’est pas seulement un rituel agraire, il remplit d’autres fonctions symboliques conjuguant repères historiques, antérieurs à l’avènement des États-nations en Afrique du Nord, aux exigences de la modernité aussi bien sur le plan socioculturel qu’économique, écologique et civilisationnel. La présente contribution se propose également de revisiter l’état de la recherche concernant Yennayer. Les sources disponibles en la matière apportent de précieux éclairages et appellent à d’autres investigations complémentaires pour mieux comprendre et documenter l’histoire de ces pratiques sociales. Si Yennayer a survécu aux péripéties de l’histoire en traversant plusieurs millénaires, c’est qu’il revêt une importance capitale pour les acteurs sociaux qui n’ont jamais cessé de le célébrer. L’examiner en profondeur conduira certainement à (re)valoriser le patrimoine local dans ses différentes expressions, réconcilier les sociétés nord-africaines avec leur histoire plusieurs fois millénaire et promouvoir les valeurs et legs d’un socle commun menacé de tout temps.