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RésuméLa thématique de la marche en ville occupe la littérature du xixe siècle. Au point qu’aujourd’hui, la figure du flâneur de Benjamin domine encore nos représentations. Pour autant, si marcher en ville requiert un art du voir dont le flâneur demeure un artiste accompli, il engage aussi le corps et les sens du piéton. Le propos de cet article est de révéler cette dimension sensorielle de la marche. Il s’appuie sur une lecture des travaux récents de l’anthropologie, de la sociologie et de l’urbanisme. Décrite comme une « technique du corps », comme un « acte social ordinaire », la marche reste « l’instrument de composition de la ville ». Elle demeure surtout un moyen de s’ancrer à la ville.

Walking in the city is a recurring motif of 19th century literature. Walter Benjamin’s flâneur still dominates our mental imagery. However, while strolling in the city requires observational skills, of which the flâneur remains an accomplished artist, it also engages the pedestrian’s body and senses. The article seeks to reveal this sensory dimension of walking. It draws on a thematic reading of recent research from the fields of anthropology, sociology and town planning. Described as a “technique of the body” or an “ordinary social act”, walking is also “the instrument of composition of the city”. By walking, the pedestrian anchors himself to the city.