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Le motif de la Méditerranée, cet « autre cap » (Derrida) à la périphérie méridionale de l’Europe qui à la fois « nie et intègre » (Tomislav Zelic), est présent dans les récits littéraires contemporains de réfugiés. Le présent essai esquisse, en s’appuyant sur la nouvelle Widerfahrnis (2016) de Bodo Kirchhoff et le roman Rue des voleurs (2010/2013) de Mathias Énard, quelques-uns des points remarquables d’une vision de la Méditerranée comprise comme expression narrative du passage entre continents, lieu d’affrontements entre civilisations, espace hétérotopique, foyer ardent de la tragédie actuelle des migrants.

The motif of the Mediterranean, this “other heading” (Derrida) on the southern shores of Europe which both “rejects and includes” (Tomislav Zelic), is common in contemporary literary writings of refugees. This essay draws on two novels, Bodo Kirchhoff’s Widerfahrnis (2016) and Mathias Énard’s Rue des voleurs (2010/2013), to outline some remarkable narratives on the Mediterranean seen as a passage between continents, a zone of conflicts between civilizations, a heterotopia, the epicentre of the unfolding migrant tragedy.