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L’utilisation des sous-produits urbains est fréquente dans l’histoire urbaine européenne. Cependant elle connaît un essor sans précédent au XIXe siècle et constitue l’un des marqueurs de l’industrialisation. Les besoins agricoles et industriels engendrent une activité intense de récupération, que ce soit au sein du secteur du chiffonnage (qui ne porte pas que sur les chiffons), de celui de la vidange (urine et excréments humains extraits des fosses d’aisance) ou enfin de celui des boues de rue. Ces secteurs concernent un grand nombre de travailleurs et voient la naissance et la croissance d’un grand nombre d’entreprises. Les brevets sont nombreux, les profits parfois considérables. C’est le propos de cet article que d’analyser ces activités de valorisation, qui ne sont pas sans faire écho aux débats actuels portant sur l’économie circulaire.

The use of urban by-products is frequent in European urban history. However, it experienced unprecedented growth in the 19th century and was one of the indicators of industrialization. Agricultural and industrial needs generated intense recovery activity, whether in the rag-picking sector (which did not only concern rags), in the nightsoil sector (urine and human excrement extracted from cesspools) or finally from that of street sludge. These sectors concerned a large number of workers and saw the birth and growth of a large number of companies. The patents were numerous, the profits sometimes considerable. It is the purpose of this article to analyze these recovery activities, which resonate with the current debates on the circular economy.