Les marqueurs discursifs, un objet d'enseignement pertinent pour les étudiants Erasmus ?
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Les étudiants Erasmus constituent un public particulièrement problématique pour l’enseignant de français langue étrangère (FLE). En effet, le profil et les besoins en langue de ces apprenants sont très variés et les objectifs d’apprentissage sont pluriels, orientés à la fois vers des exigences universitaires, puisque les apprenants Erasmus doivent être capables de suivre un cours et de passer des examens en français, mais aussi vers le langage parlé de la vie quotidienne, les étudiants Erasmus devant souvent pour la première fois vivre seuls, sans le soutien logistique de la famille. Comment répondre à tous ces objectifs et satisfaire les besoins d’un public si varié ? Tandis que l’offre d’enseignement en FLE aux étudiants Erasmus est encore largement orientée vers le français général, la recherche en didactique s’intéresse plutôt à l’enseignement/apprentissage du français dit « académique » ou « universitaire » pour étudiants étrangers. Partant de ce constat, nous réfléchirons sur les objectifs et les objets d’enseignement nécessairement transversaux des cours de FLE pour étudiants Erasmus. Plus précisément en ce qui concerne les objets linguistiques enseignés au public Erasmus, nous voudrions apporter une petite contribution, en proposant une réflexion à la fois linguistique et didactique sur les marqueurs discursifs du français. Cette notion qui fait l’objet de nombreuses recherches ces dernières années en linguistique ne semble pas encore avoir intéressé la didactique des langues. Et pourtant, en fait, tiens, bon sont bien connus des enseignants de FLE, sommés d’expliquer des emplois fort étranges pour les oreilles d’un public Erasmus peu habitué au parler de l’étudiant français. Ce que nous essaierons donc de montrer, c’est que les marqueurs discursifs constituent un objet d’enseignement particulièrement pertinent pour le public Erasmus parce qu’ils relèvent à la fois du français académique et du français quotidien. Cependant, pour qu’ils deviennent objets d’enseignement autrement qu’à travers des listes notionnelles (les connecteurs logiques de cause, conséquence etc.), il convient de mener une véritable réflexion sur la transposition didactique des descriptions linguistiques existantes. Pour cela, nous nous appuierons sur le projet d’Inventaire raisonné des marqueurs discursifs du français dirigé par Paillard (Université Paris 7-Denis Diderot) et Vu Thi (Université de Hanoï) avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie. Après une brève présentation des objectifs d’enseignement/ apprentissage du français au public Erasmus et des développements récents du « français sur objectifs universitaires », nous montrerons la pertinence et les modalités possibles d’un enseignement des marqueurs discursifs à ce type de public à travers l’exemple du marqueur en fait.
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