La recherche sur les enfants confiés à l’ASE : comment surmonter le parcours d’obstacles ?
Type de matériel :
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The Hospital-University Federation of four universities Protection Ensemble Avançons ! (Amiens, Caen, Lille and Rouen-Le Havre-Evreux) aims to longitudinally evaluate and monitor 300 children entrusted to child protection services in Normandy over a two-year period.The aim of the study is to determine the physical and psychological health of children, regardless of the age at which they are entrusted to full-time protective services (nursery, home, foster family). In France, we know very little about the state of children’s mental health throughout their life in care, or even when they enter care, even though they have often been severely neglected and/or physically, psychologically and sexually abused. In the current absence of systematically collected medical (physical, psychological), educational and social data, only prospective and longitudinal research can fill this data gap. The scarcity of studies on child protection is not only due to the relatively recent interest in these populations, but also to the many obstacles specific to these situations that stand in the way of researchers. Research on vulnerable populations (minors) must, by definition, meet heightened ethical requirements, and requires the agreement of those responsible for the child, in the belief that they will do what is in the child’s best interest by accepting or refusing. However, it is precisely those with parental authority who have been unable to meet the child’s basic needs, or else the child would not have been entrusted to a custodial service. What’s more, the information needed to assess the child’s physical and mental state, and the need for his or her care, is also dependent on these same guardians, who may refuse to provide information about their own problems when these are necessary to understand the child’s needs (e.g., taking drugs during pregnancy, family history). These difficulties, a veritable obstacle course to obtain the possibility of a full assessment, are also indicative of French law and the absence of operational practices genuinely focused on the child’s needs and rights (in the sense of the International Convention on the Rights of the Child ratified by France). These obstacles, their links with current practices and a few ways of overcoming them will be developed here.
La Fédération Hospitalo-Universitaire – Protection Ensemble Avançons ! (FHU-PEA) regroupant les centres hospitaliers, universités et laboratoires associés du G4 (Amiens, Caen, Lille et Rouen-Le Havre-Évreux) a pour mission d’évaluer longitudinalement et de suivre sur deux ans, 300 enfants confiés à la Protection de l’Enfance sur le Territoire Normand. L’étude EvolASE-PEA https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT05525962a pour but de connaître l’état de santé physique et psychique des enfants quel que soit l’âge auquel ils sont confiés à temps plein aux services de protection (pouponnière, foyer, famille d’accueil). Les connaissances en santé mentale sont très limitées en France sur l’état des enfants tout au long de leur parcours protégé voire au moment où ils entrent en protection, pourtant souvent sur constat de négligences graves et/ou de mauvais traitements physiques, psychologiques et sexuels.L’étude a pour but de connaître l’état de santé physique et psychique des enfants quel que soit l’âge auquel ils sont confiés aux services de protection à temps plein (pouponnière, foyer, famille d’accueil). Les connaissances en santé mentale sont très limitées en France sur l’état des enfants tout au long de leur parcours protégé voire au moment où ils entrent en protection, pourtant souvent sur constat de négligences graves et/ou de mauvais traitements physiques, psychologiques et sexuels. En l’absence, à l’heure actuelle, de données systématiquement recueillies tant sur le plan médical (physique, psychique) qu’éducatif et social, seules des recherches prospectives et longitudinales sont à même de combler le manque de données. Si les études en protection de l’enfance sont peu nombreuses, ce n’est pas seulement parce que l’intérêt pour ces populations est relativement récent, c’est aussi parce que de nombreux obstacles spécifiques de ces situations jalonnent le parcours des chercheurs. La recherche en population vulnérable (celles de mineurs) doit répondre à des exigences éthiques accrues par définition et nécessite un accord des personnes qui en sont responsables dans l’idée que celles-ci sauront en acceptant ou en refusant faire au mieux dans l’intérêt de l’enfant. Or, précisément, les détenteurs de l’autorité parentale n’ont pu suffisamment répondre aux besoins fondamentaux de l’enfant sinon ceux-ci n’auraient pas été confiés à un service gardien. De plus, les éléments nécessaires à l’évaluation de leur état physique et psychique et de leurs soins éventuels sont aussi dépendants de ces mêmes détenteurs de l’autorité qui pourraient refuser d’informer de leurs propres troubles lorsque ceux-ci sont nécessaires à la compréhension des besoins de l’enfant (prise de toxiques pendant la grossesse, antécédents familiaux par exemple). Ces difficultés, véritables parcours du combattant pour obtenir la possibilité de faire une évaluation complète sont également révélatrices du droit français et de l’absence de pratiques opérationnelles véritablement centrées sur les besoins de l’enfant et sur ses droits (au sens de la convention internationale des droits de l’enfant ratifiée par la France). Ces obstacles, leurs liens avec les pratiques actuelles et quelques pistes pour les surmonter seront développés ici.
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