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Une enquête ethnographique menée auprès d’adolescents a montré que, contre toute attente, l’ennui n’épargnait pas les moments passés devant les écrans. Ceux-ci semblent ouvrir une troisième possibilité, entre distanciation passive et engagement : celle de témoigner de son ennui, sans s’en détourner pour autant. Avec les outils numériques, c’est la gamme d’expressions de l’ennui qui s’est élargie, en offrant de nouvelles ressources a minima, au degré zéro de la symbolisation, ainsi que de nouveaux modes de lecture, signes d’une prédominance du « vécu » sur le « penser » propre à la psyché adolescente.

When adolescents get bored in front of their screensAn ethnological study of adolescents has shown that, against all expectation, boredom does not spare the time spent in front of screens. These seem to open up a third possibility, between passive distancing and engagement : that of revealing one’s boredom, without dismissing it for as much. The range of expressions of boredom has enlarged with digital tools, offering new minima resources, at zero level of symbolization, as well as new means of reading, signs of a predominance of « experience » over « thought » proper to the adolescent psyche.