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Cet article traite de la spécificité des réactions contre-transférentielles dans un contexte de guerre. La vignette clinique est extraite d’une recherche qui explore les mécanismes de transmission du trauma dans le contre-transfert chez les thérapeutes travaillant auprès des patients traumatisés. Des entretiens semi-structurés ont été analysés selon l’analyse phénoménologique interpretative des données afin de rester au plus près de l’expérience subjective des participants autour du phénomène étudié. Les résultats de notre étude mettent en lumière des réactions contre-transférentielles invasives : le corps du thérapeute comme lieu d’inscription transitoire des transmissions traumatiques indicibles ; le vécu émotionnel vif traversé par des moments de questionnements identitaires, de sentiment de honte et de culpabilité, d’agressivité retournée en une crainte de traumatiser le patient ; un sentiment de désinscription de la communauté des pairs dans le contexte humanitaire.

This article discusses the specificity of countertransference reactions in a war context. The clinical vignette is taken from a research study that explores the mechanisms of the transmission of trauma in the countertransference with therapists who work with traumatised patients. Semi-structured interviews have been analysed according to an interpretive phenomenological analysis of the findings in order to say as close as possible to the subjective experience of the participants in the phenomenon studied. The results of our study highlight invasive countertransference reactions: the therapist’s body as a transitory locus for registering inexpressible traumatic transmissions; intense emotional experience marked by moments in which the therapist questions his/her identity, feelings of shame and guilt as well as aggression that is turned into a fear of traumatising the patient; and a sense of the peer community opting out in the humanitarian context.