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Éducation et Sociétés a toujours alterné des dossiers qui revisitent des problématiques classiques et des dossiers sur des questions émergentes. Les numéros deux et trois ont été consacrés à la sociologie de l’enfance. Ce thème s’inscrivait dans les objectifs de la revue qui souhaitait distinguer socialisation et scolarisation. Ce domaine s’est depuis beaucoup développé et a pris son autonomie. Un entretien avec Régine Sirota, qui avait coordonné ce dossier, permet aujourd’hui de retracer ce cheminement : affirmation de problématiques scientifiques, constitution d’une légitimité dans le milieu universitaire, reconnaissance d’une expertise dans le domaine politique. Pour faire apparaître les spécificités de ce questionnement, il était nécessaire de mettre alors provisoirement entre parenthèses les rapports de classe. Ce débat réapparaît aujourd’hui dans les perspectives d’intersectionnalité qui étudient la manière dont les personnes construisent leur identité dans un cadre qui juxtapose les inégalités sociales classiques et les discriminations liées aux origines ethniques, aux traditions culturelles et religieuses.

Sociology of childhood and sociology of education: back and forthÉducation et Sociétés has always alternated reports which revisit traditional issues and reports on emerging issues. Issues two and three focused on the sociology of childhood. This theme was aligned with the journal’s goals of distinguishing between socialisation and schooling. This field has developed significantly since and has become autonomous. An interview with Régine Sirota, who coordinated this report, enables us today to retrace this movement: the assertion of scientific issues, the constitution of a legitimacy in the university environment, recognition of an expertise in the public domain. To bring out the specificities of this examination, it was therefore necessary to temporarily put aside relations between social classes. This debate is today reappearing in intersectionality perspectives which are studying the way in which people construct their identity in a framework which juxtaposes traditional social inequalities and discriminations linked to ethnic origins, to cultural and religious traditions.