Artefacts sécuritaires et urbanisme insulaire : les quartiers d'habitat social rénovés à Belfast
Type de matériel :
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RésuméL’objectif de cet article est de montrer que le processus de rénovation urbaine des années 1980 et 1990 à Belfast tend à créer des espaces insulaires. En effet, des considérations multiples sont à l’origine de la création de quartiers tournés sur eux mêmes mais pas totalement isolés. Le conflit communautaire et la violence confessionnelle sont en trame de fond, mais des considérations sur la délinquance de droit commun ainsi que les modes en terme de composition urbaine sont en jeu. L’organisme maître d’ouvrage, le Northern Ireland Housing Executive ( nihe), gestionnaire du logement social est soumis à des pressions et impératifs contradictoires : peurs des communautés locales, revendications des élus et des milices paramilitaires, administration de la voirie opposée à la fermeture des rues. La voirie et les plans-masses des nouveaux quartiers, intégrant des grilles et des murs, sont en rupture avec la trame quadrillée et ouverte du bâti aligné sur rue, sans toutefois réaliser des enclaves retranchées de la ville.
Security artefacts and insular urbanism: social housing neighbourhoods renovated in BelfastThe aim of this article is to show that the renovation process undertaken in the 1980s and 1990s in Belfast tend to create “insular” spaces. Indeed, many different influences have contributed to the creation of self-contained neighbourhoods. Intercommunal conflict and sectarian violence are deep causes but ordinary crime and urban design are also contributing factors. The Northern Ireland Housing Executive ( nihe) – the social housing agency – faced contradictory constraints and pressures: anxieties and fears from the local communities, demands from politicians and paramilitaries, road service departments opposed to street closures. The road system and design layout of new neighbourhoods shifted away from the traditional grid square and street line, but without urban enclaves as such.
ResumenEl objetivo de este artículo es mostrar que el proceso de renovación urbana de las décadas de 1980 y 1990 en Belfast tiende a crear espacios insulares. Efectivamente, múltiples consideraciones se encuentran en el origen de la creación de barrios encerrados en sí mismos, pero no totalmente aislados. El conflicto comunitario y la violencia confesional son el telón de fondo, pero las consideraciones sobre la delincuencia común, así como los modos en términos de composición urbana entran también en juego. El organismo que promueve la renovación, el Northern Ireland Housing Executive ( nihe), está sometido a presiones e imperativos contradictorios: miedos de las comunidades locales, reivindicaciones de los políticos electos y de las milicias de paramilitares, administración urbana que se opone al cierre de calles. El viario y la ordenación general de los nuevos barrios, que integran rejas y muros, rompen con el trazado ortogonal y abierto de las construcciones alineadas a la calle, sin realizar, no obstante, enclaves segregados de la ciudad.
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