Expériences sociales dans la mise en œuvre de la politique d’agrément des revendeurs de pesticides en Côte d’Ivoire
Type de matériel :
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Si la Côte d’Ivoire a ratifié plusieurs textes sur les pesticides, des questions demeurent : ces politiques sont-elles mises en œuvre ? Comment le sont-elles ? Pourquoi ne le sont-elles pas ou le sont-elles partiellement ? Dans ce vaste champ réglementaire, nous nous sommes intéressés à la politique d’agrément des revendeurs de pesticides. Nous cherchons à comprendre les expériences sociales relatives à l’exécution de la politique d’agrément des revendeurs de pesticides, ainsi que les ressorts sociaux de la difficile mise en œuvre de cette politique. La recherche qualitative, à Bouaké et Abidjan, a mobilisé des méthodes comme l’immersion avec tenue d’un journal de terrain ; l’observation et l’entretien ; la capture d’images et la recension de documents. Le recueil des données a été réalisé de novembre 2019 à janvier 2020 puis de février à juin 2021. Il ciblait les revendeurs de pesticides, les firmes agrochimiques et les institutions privées et publiques intervenant dans l’agrément des revendeurs. Le matériau est principalement constitué de 25 entretiens, 103 images et 30 comptes rendus de terrain. Les résultats révèlent que la Côte d’Ivoire dispose d’une procédure effective et de services publics chargés de délivrer des agréments aux revendeurs de pesticides, qui permettent, a minima et très partiellement, d’encadrer la vente des pesticides et de former les revendeurs. La difficile mise en œuvre de cette politique d’agrément s’explique en partie par des entraves institutionnelles et certains imaginaires sur la fiscalité. La mise en œuvre de la politique d’agrément des revendeurs de pesticides impose la prise en compte de la complexité de l’enchevêtrement des logiques des acteurs en interaction dans le processus de commercialisation des pesticides (revendeurs, associations syndicales, structures de formation, ministères de tutelle, etc.).
Although Côte d’Ivoire has ratified several texts on pesticides, some questions remain around the extent to which these policies are implemented and the reasons for their non- or partial implementation. In this vast regulatory field, in this paper we focus upon the approval policy for pesticide resellers. We seek to understand the social experiences relating to the implementation of the policy to certify pesticide resellers, as well as the social reasons why the policy is difficult to implement. We undertook qualitative research in Bouaké and Abidjan, using methods such as immersion and keeping a field diary; observation and interview; image capture and documentary review. Data collection was carried out between November 2019 and January 2020 and then from February to June 2021. We targeted pesticide resellers, agrochemical firms and private and public institutions involved in certifying resellers. The material mainly consists of 25 interviews, 103 images and 30 field reports. The results show that Côte d’Ivoire has an effective procedure and public services responsible for issuing certifications to pesticide resellers. This allows for, at least partially, the sale of pesticides to be monitored and for resellers to be trained. The difficulty of implementing this accreditation policy is partly explained by institutional obstacles and certain ill-conceived ideas around taxation. In order to implement the policy to certify pesticide sellers, the complexity of the relationships between the various stakeholders involved (resellers, trades unions, training structures, Ministries, etc.) in the process of marketing pesticides has to be taken into account.
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