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RésuméCet article étudie le théâtre du jeune dramaturge nord-irlandais, Gary Mitchell, et plus particulièrement les pièces consacrées aux développements au sein de l’organisation paramilitaire protestante, l’Ulster Defence Association (UDA), suite aux cessez-le-feu de 1994. Il démontre comment certains des a priori fondamentaux qui sous-tendent le processus de paix en Irlande du Nord trouvent un écho dans le théâtre de Mitchell. La façon dont l’ establishment politique insiste sur l’importance du dialogue, la conviction que celui-ci doit remplacer la violence, le lien explicite entre la « parole » et le « progrès » sont autant de stratégies rhétoriques qui n’inspirent chez ses personnages que la plus grande méfiance. Cet article, enfin, analyse la façon dont Mitchell représente cette méfiance dans son théâtre et comment il tente d’élaborer une façon de parler qui ouvre la voie vers un changement plus authentique.

The article examines the theatre of the young Northern Ireland playwright, Gary Mitchell, and more particularly the plays concerned with the developments inside the Protestant paramilitary organisation, the Ulster Defence Association (UDA) since the 1994 ceasefires. It shows how some of the fundamental assumptions underpinning the peace process are reflected in Mitchell’s theatre. Emphasis in the political sphere on “talk,” insistence that “talk” should replace violence, the explicit link between “talk” and “progress” are rhetorical strategies looked at with the greatest suspicion by the characters in his plays. The article explores how Mitchell represents this hostility in his theatre and how he tries to use it to produce a form of talk that seeks to act as a more satisfactory agent of change.