L'écriture funambule : les équilibres précaires dans A Multitude of Sins de Richard Ford
Type de matériel :
40
RésuméLe basculement potentiel, et sa figuration symbolique dans le motif récurrent du rebord, fascinent Ford de longue date. Fiction après fiction, son œuvre chemine sur le fil de l’arête, en quête de rétablissement et de consolation ne serait-ce que fugace. A Multitude of Sins poursuit cet exercice d’équilibrisme fragile, entre fatalisme résigné et optimisme discret. Car l’heure n’est plus aux atermoiements angoissés ou aux bouffonneries salutaires qui, du modernisme au post-modernisme, ont cherché à rendre compte du désordre du monde et de l’éclatement de la conscience. Familiers de la catastrophe, les personnages qui peuplent le recueil bricolent leurs résolutions incertaines et autres épiphanies bancales, dans des nouvelles à la progression et à la perspective tout aussi fuyantes, où le langage fait néanmoins figure de perche fragile mais d’autant plus précieuse.
Richard Ford has long been fascinated with the extreme randomness of existence. Ever since his first novel, Ford has been writing “on the edge,” trying for balance and consolation, however fleeting. A Multitude of Sins follows along the same tentative line, suspended between moods of resigned fatalism and discreet optimism. Yet the posture bears little resemblance with the anxious formal quests or rambunctious fabulations with which both modernist and post-modernist writers have approached a fragmented, disorderly perception of the world, the self or language. Quietly considering the frailty of their existence, Ford’s characters manage uncertain resolutions through dubious epiphanies, in stories whose progression and perspective appear equally elusive, finding in language however some sort of frail and all the more precious restoration.
Réseaux sociaux